Photo : Riad De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Il est loin le temps où beaucoup de jeunes s'adonnaient, l'espace d'un été, au camping sauvage sur les plages et les grèves du littoral oranais : «En ce temps-là, se souvient avec nostalgie Rachid, aujourd'hui quadragénaire, nous plantions nos tentes sur les plages de Madagh où nous profitions à la fois des vertus de la mer et de celles de la forêt. Pendant quatre semaines, nous nous coupions de la réalité citadine pour ne faire qu'un avec la nature.» Le mois d'août achevé, Rachid et ses amis retrouvaient leurs études, requinqués et la peau gorgée de soleil : «Ce furent des étés inoubliables, faits de bains de minuit, de jeux divers et de beaucoup de sports.» Mais surtout, insiste encore Rachid, de rapports «humains privilégiés.» Dans les années 70-80, on pouvait voir des groupes de campeurs un peu partout sur le littoral avec, cependant, une prédilection certaine pour le cadre enchanteur de Madagh et de quelques plages de la corniche oranaise : Pour nous, la camping était presque une religion, exactement comme l'était le football aux yeux de la majorité des Algériens. C'est avec le terrorisme que nous avons dû tout arrêter.» Aujourd'hui encore, alors que la wilaya d'Oran a renoué avec les estivants et les touristes, le camping sauvage semble avoir disparu : hormis le camping organisé par les pouvoirs publics à Aïn Turck ou certaines plages de la côte est comme Aïn Franine, on ne retrouve nulle part le camping sauvage : «C'est toute la mentalité qui a changé, estime encore Rachid. Aujourd'hui, les jeunes qui le peuvent semblent préférer le confort des studios ou des hôtels alors que les autres vont à la plage pendant la journée. Il n'y a plus que les familles qui bivouaquent dans les espaces organisés.» A Aïn Franine, par exemple, plage située en contrebas de la route reliant entre Oran et Kristel, quelques familles ont planté leurs tentes depuis quelques semaines et semblent assez satisfaites de leur séjour : «Il y a un restaurant, une douche et un café, explique le responsable du parking automobile. Toutes les conditions sont réunies pour un séjour agréable.» Pourtant, un certain nombre de baigneurs résidant dans le village voisin de Belgaïd déconseillent le camping à Aïn Franine en raison de l'isolement de la zone : «C'est vrai que l'endroit est un peu isolé mais la sécurité est assurée», rétorque le même gardien en indiquant l'arrivée de deux 4X4 de la Gendarmerie nationale.