Jamais le conflit intercoréen n'a suscité autant d'inquiétude au sein de la communauté internationale comme cette année qui se termine sans voir se réconcilier les deux sœurs ennemies, en guerre depuis 1950. Pyongyang, sous le coup de sanctions internationales à cause de son programme nucléaire secret, a multiplié les gestes de provocation à l'égard de Séoul qui, pour le moment, privilégie la voie diplomatique comme réponse au régime ultra fermé du Nord. En mars dernier, la corvette sud-coréenne Cheonan a été la cible d'une torpille qui a causé son naufrage et la mort de 46 marins. La marine nord-coréenne a été désignée comme l'auteur de cette attaque et une enquête internationale avait établi quelques mois plus tard sa responsabilité dans cette affaire qui a failli déclencher de nouvelles hostilités armées entre les deux Corées, n'étaient les appels à la raison de la communauté internationale. Pékin, allié traditionnel de Pyongyang, a remis en cause les résultats de cette enquête, préférant mener sa propre investigation sur le naufrage de Cheonan. Pyongyang a toujours démenti toute implication dans l'une des pires attaques contre la Corée du Sud depuis la mort en 1987 de 115 personnes, après un attentat contre un Boeing de la Korean Airlines, attribué à des agents nord-coréens. C'est ce qu'elle a fait également dans l'affaire du torpillage du Cheonan. Cet incident passé, voilà que fin novembre dernier, l'armée du dictateur Kim Jong-Il récidive en s'attaquant ouvertement à l'île sud-coréenne de Yeonpyeong. La dizaine de tirs d'obus qu'a essuyés par surprise cette petite île a coûté la vie à quatre Sud-Coréens dont deux civils, des pêcheurs, ont rapporté les médias, citant des officiels à Séoul. On était à un pas de voir la Corée du sud briser le cessez-le-feu, signé après la guerre de 1950-1953. Mais l'intervention de la Chine d'un côté, et celle des Etats-Unis de l'autre, a réussi à calmer les esprits. Ainsi, la Corée du Nord a réussi à occuper le monde avec ces incidents avec la Corée du Sud pour faire oublier à la communauté internationale les négociations sur son programme nucléaire secret. L. M.