L'année qui s'achève aura été marquée par la menace grandissante des groupes terroristes affiliés à El Qaïda. Boutés hors de nos frontières, ils ont fait de la vaste région du Sahel un théâtre pour leurs activités criminelles, multipliant les enlèvements de touristes et de diplomates étrangers, en plus d'autres formes de criminalité tels le trafic de drogue, des armes et celui des êtres humains. Le risque que la région se transforme en sanctuaire des groupes criminels n'a d'égal que les tentatives d'ingérence étrangère. Des puissances occidentales, dont certaines plus machiavéliques que jamais, n'hésitent pas à payer rubis sur l'ongle la libération de leurs ressortissants aux mains de l'Aqmi. Face à ce danger, la riposte doit émaner des pays de la région. L'Algérie, ce faisant, a organisé plusieurs réunions importantes durant lesquelles les pays du Sahel ont d'un commun accord décidé de conjuguer leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. Les ministres des Affaires étrangères des sept pays du Sahel se sont réunis le 16 mars à Alger. Cette réunion décisive a été sanctionnée par un engagement à respecter et à mettre en œuvre les conventions et lois relatives à la lutte antiterroriste. Les sept pays, ayant décidé d'approfondir leur concertation, ont tenu deux autres réunions de haut niveau, dont celle du conseil des chefs d'état-major d'Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger, le 25 septembre dernier au siège du commandement de la 6e Région militaire à Tamanrasset. Elle a été marquée par l'appel du chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, à ses homologues du Niger, du Mali et de Mauritanie à «respecter» leurs engagements et «à passer à l'action sur le terrain des opérations». La réunion s'est tenue dans une conjoncture particulière, après l'enlèvement dans le nord du Niger de sept personnes, dont cinq ressortissants français. L'idée de créer deux centres, l'un opérationnel à Tamanrasset, l'autre de renseignements à Alger, a été retenue également lors du sommet des ministres des Affaires étrangères des pays sahélo-sahariens. Le centre opérationnel militaire conjoint de Tamanrasset, dont la création a été décidée au mois d'août 2009, a été installé au mois d'avril 2010. Quant au second, celui de renseignements, il l'a été conjointement entre l'Algérie et les trois pays susmentionnés, à Alger. Il a pour mission de collecter les informations sur le terrorisme dans la région du Sahel et de les mettre à la disposition du centre opérationnel militaire du Sahel. A. R.