Le 4ème round des réunions informelles entre le Front Polisario et le Maroc s'est soldé, samedi dernier à Manhasset, près de New York, par un autre semi-échec. La bonne nouvelle est que les deux parties se sont donné rendez-vous en janvier et mars 2011 pour essayer de trouver un compromis. La mauvaise nouvelle est qu'aucune avancée n'a été relevée. Le statu quo est le maître-mot de la situation. A la fin des travaux de cette quatrième réunion informelle, tenue sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, les deux parties ont décidé de la tenue de deux autres réunions informelles en janvier et en mars 2011. A l'issue de ce round de négociations informelles, tenues durant deux jours, M. Ross a lu devant la presse le communiqué de cette réunion, rapporte l'agence de presse algérienne (APS) en indiquant que les discussions ont eu lieu dans «une atmosphère d'engagements sérieux, de franchise et de respect mutuel». M. Ross déplorera, par ailleurs, le fait que «chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir». «Toujours dans le cadre de la mise en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant le processus de négociations en cours, les parties se sont engagées dans des discussions approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans le processus de négociations en 2011, sur la base de rencontres régulières», a-t-il poursuivi. L'envoyé personnel de M. Ban Ki-moon a fait savoir que «les deux parties ont proposé des idées concrètes qui seront développées lors des deux prochaines sessions de pourparlers informels du 21 et 22 janvier et en mars 2011». Par ailleurs, les délégations ont également discuté du «programme de mesures de confiance dirigé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et confirmé la continuation des visites familiales par avion», selon M. Ross. Comme convenu lors de la troisième réunion de rencontres informelles de novembre dernier, les quatre délégations «prévoient de rencontrer le bureau du haut-commissaire pour les réfugiés à Genève dans un futur proche afin de passer en revue la mise en œuvre du plan d'action dans sa totalité et d'avancer vers le lancement des visites par voie terrestre», a-t-il réaffirmé, précisant que les parties ont évoqué les derniers développements intervenus à ce sujet. En outre, M. Ross a appelé les deux parties à créer un «climat de confiance et une atmosphère propice au progrès des négociations et à éviter tout ce qui pourrait nuire au processus de négociations». Pour sa part, le chef de la délégation sahraouie, M. Khatri Addouh, a déclaré à la presse que «les propositions de solution du conflit ont été présentées par les deux parties, mais sans progrès dans la discussion puisque la délégation marocaine est restée retranchée dans son attitude obstructionniste, gratifiant une approche antidémocratique et surannée et, de la sorte, faisant fi des appels de l'envoyé personnel et du Conseil de sécurité préconisant un dialogue de fond et une négociation franche et sans pré-conditions en vue d'aboutir à une solution assurant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». La délégation sahraouie, selon lui, a mis au centre des discussions les évènements sanglants de Gudeim Izik, près d'El Ayoun. A cet égard, «la délégation du Front Polisario a demandé l'envoi d'une commission d'enquête internationale sur le terrain comme déjà réclamé par le Parlement européen, par des parlements nationaux, des partis politiques et différentes organisations non gouvernementales (ONG)», a-t-il insisté. Il a, cependant, averti sur la possibilité que les rencontres informelles de janvier et de mars ne soient utilisées par le Maroc comme prétexte lui permettant de gagner du temps, et ce, au détriment de la solution au conflit du Sahara occidental. Il conclura sur la prochaine réunion du Conseil de sécurité consacrée au Sahara occidental prévu en avril prochain. «Le Conseil de sécurité de l'ONU est appelé à assumer ses responsabilités en exigeant de la partie récalcitrante (Maroc) de négocier d'une manière sérieuse et sans préconditions en vue d'accélérer l'application des résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental», a-t-il affirmé. G. H.