Photo :S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Ce sont 32 000 étudiants répartis entre les différentes filières de l'université de Tlemcen, et annuellement, l'on assiste à la sortie de milliers de diplômés. Malheureusement, ces derniers ne trouvent point l'accès facile dans le monde de l'emploi. Et pour cause, il faut avoir des appuis bien solides pour pouvoir décrocher un poste de travail ou accéder à un concours. «C'est un énorme gâchis. Les jeunes motivés travaillent bien, décrochent des diplômes après des années d'effort, et tout cela ne sert à rien. Les entreprises ne veulent pas de nous, et n'embauchent que la main-d'œuvre», diront bon nombre de diplômés. D'autres, par contre, expliquent cet état de fait comme un immense gâchis pour le pays, du fait que tous ces jeunes motivés et intelligents, ne trouvent pas leur place dans la société. «Je devrais sans doute me contenter de CDD peu valorisants et peu qualifiés que pourrait occuper n'importe quel jeune», feront remarquer des jeunes filles diplômées. A Tlemcen, les diplômés restent entre le marteau et l'enclume, toujours à la recherche de concours, à frapper à des portes malheureusement closes. En effet, chaque diplômé vit le calvaire, et beaucoup rêvent d'une «harga» pour vivre sous un autre ciel plus clément. Cette situation est due à la faillite de la politique de l'emploi dans la région de Tlemcen à l'instar d'autres villes algériennes. Il s'agit d'un insupportable scandale que celui du chômage des jeunes dans la région qui avoisine les 17%, un insupportable gâchis pour ces jeunes diplômés sortis du système scolaire et dont l'avenir à court terme ne se nourrira souvent que de petits jobs, avec parfois le retour à la case départ, à savoir «chez soi». Et que dire à ces jeunes diplômés de l'université, car la situation est plutôt délicate et les décideurs doivent revoir cette politique de l'emploi afin que les diplômés puissent avoir un travail décent. Selon des diplômés, l'on assiste à une inversion des valeurs avec ces contrats accordés aux jeunes dans le cadre du préemploi, ce qui est dégradant pour l'université algérienne. Un diplômé recruté dans le cadre de cinq heures est une véritable honte alors que les postes titulaires sont accordés à d'autres sans bagages.A ce titre, plusieurs exemples ont été cités. Des cadres du secteur de l'éducation, des inspecteurs, des conseillers, et autres responsables qui ont été nommés sans même avoir le moindre diplôme. «Ils tous issus du syndicat et ont beaucoup de connaissances, alors comment peut-on construire l'école de demain avec ces cadres sans bagages». En effet, le secteur de l'éducation n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Toutefois, pour les diplômés en situation de chômage, la situation reste délicate. Les politiques pour l'emploi comportent rarement un programme pour ce public spécifique et seul le développement plus récent de politiques territoriales permet leur prise en charge. C'est bien connu, «les études universitaires sont difficiles, longues et ne débouchent sur rien. D'ailleurs, que faire avec un diplôme universitaire en poche ? En y regardant de plus près, les choses apparaissent différemment».Face à ce nombre important de diplômés chômeurs, l'Etat doit s'attacher à régler le problème du chômage, notamment parmi les jeunes diplômés de l'université. Cette priorité est plus qu'indispensable pour le développement du pays.