Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le procès en appel de l'affaire dite de l'importation de vaccins périmés par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a été reporté, pour la troisième fois consécutive, par le tribunal au 26 janvier prochain. Mais contrairement aux précédents reports décidés par le président, le procès qui devait se tenir hier a été ajourné à la demande du seul prévenu détenu parmi les onze autres qui comparaissent librement. Omar Omani qui s'est présenté à la barre, le visage livide, a expliqué à M. Benkherchi qu'il n'était pas en état d'être jugé pour des raisons de santé. Ses proches nous ont confié que sa tension artérielle était de 17,5 et qu'il ne pouvait se payer le luxe de comparaître avec le risque d'être victime d'un malaise durant l'audience. C'est la première fois que M. Omani demande l'ajournement du procès alors qu'il s'emportait avant lorsque le magistrat prononçait le report. Il faut dire que cela fait une année qu'il est en détention préventive et toutes ses requêtes de mise en liberté provisoire ont été rejetées. Idem pour celle d'hier introduite par sa défense arguant justement de l'état de santé du prévenu et insistant sur le fait que cela faisait une semaine que celui-ci était à l'infirmerie. C'est le représentant du ministère public qui fera essuyer une fin de non-recevoir à la défense avant d'être talonné par le président de l'audience qui a délibéré à l'audience même. Rappelons que onze prévenus ont été condamnés en première instance à des peines allant de dix (par défaut pour l'ex-P-DG de l'IPA en fuite et contre lequel Interpol a été sollicité) à deux ans de prison ferme. Non satisfaits du verdict, ils ont interjeté appel tout comme le parquet, d'ailleurs. Avant la fin de l'audience, il y a eu une prise de bec entre le président et l'avocat de l'ex-directrice commerciale qui a saisi le ministère par le biais d'une lettre anonyme sur l'affaire. Me Chorfi a saisi l'occasion du report pour demander au tribunal de convoquer les témoins qui ne se sont jamais présentés ni en première instance ni devant la cour. M. Benkherchi lui rétorque que toutes les convocations ont été envoyées et qu'il n'avait pas à le faire de nouveau. Me Chorfi insiste en signalant qu'il y avait des témoins qui n'ont pas été sollicités par la justice, en citant nommément MM. Mansouri, Hireche. Lesquels occupent les postes de directeur de laboratoire qui a apposé sa signature confirmant la conformité des vaccins alors qu'il n'était pas habilité à le faire, et d'inspecteur général au niveau du ministère de la Santé. En tout état de cause, cette affaire est entourée de confusion et n'a pas livré tous ses secrets.