Les prévenus, leurs familles et les avocats de la défense se sont présentés, hier, devant la cour d'Alger dans l'espoir d'en découdre définitivement, dans un sens ou dans un autre, avec l'affaire dite des vaccins périmés importés par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Mais quelle ne fut leur surprise lorsque le magistrat leur a annoncé l'ajournement pour le 5 janvier 2011 du procès en appel ! Une décision qui n'était pas de leur goût et encore moins de celui du seul détenu dans cette affaire et de ses proches, en l'occurrence Omar Omani, en détention provisoire depuis janvier dernier. Ils pensaient que le report a été décidé à la demande de la défense de l'ex-directrice commerciale de l'IPA, celle par qui le pot aux roses fut découvert en 2009 et qui a constitué un deuxième avocat en plus de Me Chorfi. Ils n'ont pas caché leur colère en criant à l'injustice et au manque d'humanisme. «On voit bien que ce n'est pas l'un des leurs qui est en prison. C'est inacceptable !», lançaient Mme Omani et ses proches. Me Chorfi leur expliquera alors que l'ajournement du procès n'a pas été décidé à la demande de la défense pour permettre au deuxième avocat de consulter le dossier, mais que la décision a été prise unilatéralement par M. Benkherchi : «Je le pratique depuis très longtemps pour savoir que c'est dans ses habitudes de reporter les procès à plusieurs reprises. Il préfère laisser les dossiers mariner.» Ce n'est pas pour autant que la famille du détenu a décoléré. Son épouse et ses belles-sœurs continuaient à crier à l'injustice et ne comprenaient pas pourquoi la date a été repoussée au 5 janvier et pas avant. Et ce, d'autant que la défense de M. Omani s'est vu rejeter de nouveau la demande de liberté provisoire. Mais, cette fois-ci, le magistrat a pris le soin de consulter ses assesseurs. Pour rappel, le procès en appel a été reporté une première fois le 24 novembre sur requête des avocats de la défense, dont la majorité devaient prendre part au procès en appel de l'affaire Cnan qui se déroulait le même jour. Ce qui leur fut accordé. Mais ils étaient loin de se douter, avec leurs clients, que M. Benkherchi allait prendre son temps pour juger l'affaire et décider de la reporter au début de l'année prochaine. Il faut savoir qu'il est d'usage que les procès ne dépassent pas les trois reports. Toutefois, c'est le président du tribunal qui a la police de l'audience par la force de la loi. Rappelons que l'affaire jugée en première instance par le pôle judiciaire du tribunal de Sidi M'hamed s'est soldée par des condamnations à la prison ferme allant de dix à une année et deux acquittements. F. A.