Photo : S. Zoheïr Par Faouzia Ababsa Ils sont venus, ils étaient presque tous là. Ils sont venus soutenir les leurs accusés par la justice de passation de marchés contraires à la réglementation et d'octroi de privilèges. Dix cadres de l'Institut Pasteur et un représentant de laboratoires indien et indonésien sont inculpés. Si les autres prévenus comparaissent libres (ils avaient été mis sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur), le représentant des laboratoires est toujours détenu. Après avoir fait passer les affaires de flagrant délit, le président de l'audience a proposé la levée de la séance pendant un quart d'heure, suggérant indirectement le report du procès parce que certains défenseurs ont fait défection et que le dossier en question a été traité par un autre magistrat. L'ajournement du procès au 29 septembre prochain a réjoui les robes noires, lesquelles ont expliqué que c'était en faveur de leurs clients. Le prévenu, qui comparaît en détention, ne semblait pas de cet avis. Et pour cause ! Cela fait neuf mois qu'il est derrière les barreaux et ne cesse de clamer son innocence, relayé, faut-il le souligner, par ses proches qui martèlent qu'il n'est nullement impliqué dans cette affaire dès lors que ce n'est pas lui qui contracte les marchés - il effectue uniquement les démarches, et qu'il n'est ni signataire ni ordonnateur. De plus, les fameux micros portables dont il aurait bénéficié ont été livrés à l'Institut Pasteur avec des bons de livraison, au demeurant contenus dans le dossier, et que les laboratoires auxquels on reproche d'avoir fourni des vaccins périmés, par le biais de leur représentant, viennent de décrocher au courant de cette année un autre marché avec l'Institut Pasteur, dont, faut-il le rappeler, le directeur général de l'époque est fuite. Un mandat d'arrêt international émis à son encontre n'a pas encore abouti. D'autre part, il faut rappeler que l'affaire, qu'on appelle également «affaire des 750 000 vaccins périmés», a été déclenchée suite à une commission d'inspection dépêchée par le ministre de la Santé, laquelle a découvert le pot aux roses. Toutefois, on relèvera qu'aucune plainte n'a été déposée par l'Institut Pasteur. Hier, au tribunal, il n'y avait pas ombre de la partie civile comme, habituellement, dans les procès où la victime et l'accusé se présentent à la barre.