Ce qui devait être une rencontre autour du thème des victimes du terrorisme s'est transformé en une pagaille indescriptible dont a été le théâtre hier le forum d'El Moudjahid, lequel devait abriter un point depresse qui serait animé par M. Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l'Association française des victimes du terrorisme. Ce dernier se trouvant dans notre pays pour une visite de travail de deux jours (4 et 5 janvier) et ce, à l'invitation du Collectif Algérie de la Fédération internationale des associations de victimes de terrorisme, présidée par Mme Saïda Benhabyles. A l'ouverture de cette rencontre et après sa prise de parole, celle-ci à été arrêter par Mme Rabha Tounsi, présidente de l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme et ayants droit (ONVTAD), qui lui a demandé de ne plus intervenir au nom des victimes du terrorisme. La tension est montée d'un cran et la confusion s'est installée dans la salle, les uns s'en prenant aux autres. Les organisateurs de la rencontre ont dû décider du report de celle-ci et la cohue généralisée s'est déplacée jusque dans la rue, au vu et au su des riverains et autres passants. Face aux journalistes, Mme Tounsi s'explique : «De quel droit Mme Benhabyles parle-t-elle au nom des victimes du terrorisme, qui a-t-elle perdu pour le faire ? Qu'elle arrête de faire de la récupération sur notre dos et qu'elle se contente de s'occuper de la femme rurale. Personne ne l'a déléguée pour nous représenter et au nom de quoi préside-t-elle la section algérienne de la Fédération internationale des victimes du terrorisme ?» L'interlocutrice, en colère, assure que ni son organisation ni celle présidée par Mme Fatma-Zohra Flici, l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme (ONVT) ne font partie de cette fédération présidée par Mme Benhabyles, et se demande quelles sont les associations qui y sont alors représentées. Des familles des victimes, essentiellement des épouses ou des mères, présentes à la rencontre se sont mêlées à la cohue pour dénoncer les agissements de l'une ou l'autre des responsables, rappelant, si besoin est, à quel point sont profondes les dissensions qui tiraillent les organisations censées s'unir autour d'un même combat, celui de la prise en charge des droits de ces familles et de leur dignité. M. C.