Afin de remédier au déficit hydrique, le département des Ressources en eau en Algérie a décidé de confier la gestion et la distribution de l'eau potable dans les grandes villes à des opérateurs étrangers. A Alger, depuis sa création en 2006 par l'Algérienne des Eaux (ADE), l'Office algérien de l'assainissement (ONA) et le groupe français Suez-Environnement, la société par actions de droit algérien, en l'occurrence Seaal, a été chargée de la distribution de l'eau potable. Depuis, des améliorations très significatives sont enregistrées même si des dysfonctionnements, notamment les coupures, sont présents régulièrement. L'octroi du marché de la distribution et la gestion de l'eau à Alger par le ministère de tutelle est dû notamment aux sévères pénuries d'eau connues depuis le début des années 2000. Dans le cas de la capitale, Seaal a eu le marché pour 120 millions d'euros. La gestion des eaux d'Oran a été confiée à la société espagnole Agbar Agua pour environ 30 millions d'euros en 2007 et celle d'Annaba à la société allemande Gelsensasser pour près de 50 millions d'euros. S'agissant des coupures de l'alimentation en eau potable, les citoyens imputent, a priori, la responsabilité à la Seaal. Cette dernière s'est, à plusieurs reprises, indignée de la mauvaise gestion dans ce genre de cas. Car, estiment les gestionnaires, dans le cas des coupures qui ont duré parfois plus de deux jours et touché plusieurs localités de la capitale, la situation pourrait se présenter autrement en ce sens que des mesures préventives s'imposent en pareille circonstance, et ce, en mettant au service des abonnés, notamment ceux habitant des cités à forte densité démographique, des camions-citernes pour alimenter leurs foyers en eau potable. «Non seulement on ne savait pas qu'on sera privés d'eau durant près de 72 heures, mais aucune solution temporaire durant cette coupure n'a été envisagée. Donc, nous étions pénalisés», selon certains abonnés de Seaal rencontrés au niveau de l'une des agences à Alger. Ces derniers se souviennent des coupures d'eau dans plusieurs communes d'Alger ayant pénalisé près de 600 000 habitants. Au niveau de Seaal, on soutient que même si des désagréments sont parfois enregistrés, la distribution de l'eau potable à Alger a toutefois connu des améliorations qu'il ne faut nullement nier. Pour les différents responsables de Seaal, l'installation de sous-presseurs pour éviter la rupture des conduites et un numéro vert au service des citoyens pour signaler les éventuelles fuites sont une preuve irréfutable du progrès enregistré. Deux chiffrent sont mis en valeur par cette société : toute la population d'Alger dispose désormais de l'eau 24h/24 contre 8% seulement au début de 2006. Le taux d'alimentation en eau potable a atteint, durant l'exercice écoulé, 90% après avoir été à 87%. S. B.