Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Si Cheradi entraîne le Mouloudia de Constantine, il ne le coache toujours pas sur le terrain lors des compétitions officielles. La raison ? Sa licence n'est pas encore prête. Nous l'avons rencontré à l'issue de la rencontre livrée mardi dernier par son équipe face au SA Mohammadia, remportée sur le score de 4 buts à 1 mais sans trop réellement convaincre les quelques dizaines de supporters présents dans les tribunes. C'est d'ailleurs un sentiment partagé par le coach qui nous demandera : «Quelle solution ai-je ? Figurez-vous que je n'en ai pas dans l'immédiat, je verrai plus clair si, au cours du mercato, j'obtiens le recrutement des cinq éléments autorisés par la LNF.» A la question de savoir si cinq feraient l'affaire, la réponse est donnée spontanément : «Franchement, selon ce que j'ai vu, je crois qu'il ne serait pas exagéré de changer toute l'équipe.» Quant à la difficulté d'acquérir des joueurs au cours du mercato à cause de l'obligation faite au club de s'acquitter des dettes d'anciens joueurs qui l'ont conduit après de la Chambre de résolution des litiges et ensuite au Tribunal arbitral des sports, notre interlocuteur a été catégorique : «Je sais que sur ce plan-là, le MOC est handicapé. Toutefois, j'ai l'assurance de pouvoir obtenir le recrutement des cinq éléments évoqués dans la mesure où l'équipe dirigeante est disposée à assainir la situation financière». Il y a lieu de souligner que la situation financière pèse quand même près de 1,5 milliard de centimes. Or, compte tenu des difficultés que vivent l'ensemble des clubs, on en est à se demander où les dirigeants pourraient trouver ce pactole. Cette éventualité a également été évoquée avec le coach notamment quand nous avons abordé les risques de mettre en cause sa réputation d'entraîneur qualifié en ne jouant pas les premiers rôles, voire de faire accéder le Mouloudia si jamais il n'obtient pas les renforts demandés. Et là encore sa réponse ne souffre aucune équivoque : «Je ne me vois pas entraîner une équipe qui joue seulement le maintien, non pas que je sous-estime le challenge mais je veux gagner mon salaire autrement. Je ne suis pas avec le MOC pour une question d'argent seulement.» Et la solution ? «Je serai partant pour un autre challenge, celui qui consistera à préparer une équipe pour les années à venir. Donc, ne pas jouer l'accession ne me dérange pas outre mesure», précisera Cheradi. Voilà donc le coach et son club employeur aux antipodes quant à la suite du parcours. Les dirigeants du MOC, notamment le président du conseil d'administration, n'arrêtent pas de claironner que leur «équipe joue l'accession» mais aussi «qu'elle pourra recruter au cours du mercato». Ce qui est un parfait mensonge par omission puisque le club figure effectivement parmi ceux qui ne sont pas autorisés à renouveler leur effectif. Sept de ses joueurs, dont Kechout, Kaïd Kasba, Bouakkak pour ne citer que ceux-là, ont obtenu la garantie de la LNF d'être régularisés suite aux décisions de la CNRL et du TAS. Concluons enfin sur le fait que le Mouloudia a d'ores et déjà acquis les services de deux joueurs quelques jours après l'entame de la saison. Le club les a gardés sous le coude en attendant le mercato. Quoi qu'il en soit, le MOC, au regard des moyens consentis et des engagements pris par sa direction, est en train de réaliser une très mauvaise saison. Avec la victoire de lundi dernier, il aura mis quatre mois pour empocher trois points, les autres rencontres s'étant soldées par des défaites à l'extérieur et des nuls à domicile. La dernière, enregistrée en 32es de finale de Coupe d'Algérie face à une modeste équipe inconnue, en l'occurrence Hennaya, est devenue anecdotique dans la ville des Ponts après l'élimination face à une très modeste équipe de Hama Loulou, il y a une année.