Le P-DG de Cevital, Issad Rebrab, a désigné, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du groupe, la spéculation comme cause de la hausse brutale et importante des prix du sucre et de l'huile de table. Affirmant que son groupe n'a pas augmenté les prix de ces deux produits alimentaires de base, Rebrab a précisé que Cevital «ne l'a pas fait parce qu'il a anticipé ses achats malgré une hausse continue des prix des matières premières sur le marché international.» Il dira même que son groupe pratique actuellement des prix inférieurs à ceux des marchés internationaux. Le prix d'un kilo de sucre, selon lui, est vendu par Cevital à 79,50 DA à l'usine et à 99 DA dans les magasins de détail du groupe. Ne cachant pas son étonnement quant à ces hausses, il a jugé que l'usage du chèque et les mesures de la LFC 2009, obligeant les opérateurs à vérifier les registres du commerce, ont été pour quelque chose dans ces hausses. Il explique en fait que les grossistes et les demi-grossistes, qui ont accepté la facturation de leurs achats au niveau des points de distribution, ont augmenté leurs marges bénéficiaire pour faire face à un éventuel manque à gagner pouvant être engendré par des redressements fiscaux alors qu'auparavant ils ne touchaient pas plus de 1%. «En cas de contrôle fiscal, le producteur et le grossiste seront redressés chacun à 50% du montant de la facture s'il y a facturation sur faux registre du commerce», a-t-il expliqué. Pour lui, ces mesures sont venues d'une manière brutale alors qu'il fallait agir graduellement compte tenu de la complexité des réseaux de distribution en Algérie. Issad Rebrab s'est même mis à la disposition du gouvernement pour apporter sa contribution pour stabiliser les prix. Il a indiqué que c'est au gouvernement de choisir entre trois leviers importants : la réduction des droits de douane, la baisse de la TVA et la TAP et l'institution d'un taux de change bonifié pour les importateurs importants de produits de première nécessité. Par ailleurs, il a proposé qu'on intègre, après cette situation, ces deux produits dans la liste de ceux subventionnés par l'Etat en supprimant les droits de douane qui sont actuellement de 5%. Rappelons que Cevital détient actuellement entre 60 et 65% des parts du marché de l'huile et 80 à 85% de celui du sucre, selon les chiffres fournis par son P-DG de Cevital. Enfin, signalons que les quatre autres producteurs d'huile de table avaient déjà annoncé leur décision de «surseoir à toute augmentation des prix jusqu'à la mise en place par les pouvoirs publics d'un dispositif de régulation équitable». S. B.