Photo : Riad Par Amirouche Yazid La matinée d'hier dans les localités de Rouiba et Baraki a été plutôt calme, contrairement à ce qui a été vécu durant la veille. Dans les centres urbains comme autour des zones d'activité, la tendance était à l'accalmie dans les artères de Rouiba après deux jours de doutes et d'appréhensions. Dans les cafés de l'ouvrière Rouiba, les gens abordent constamment l'actualité du pays faite d'émeutes et d'affrontements entre les jeunes des quartiers et les agents de l'ordre. Chacun livre son compte rendu avec les différentes versions entendues auprès des citoyens et celles suivies aux diverses chaînes de télévision. «Les choses se sont aggravées hier. Les journaux et les chaînes de télévision ne parlaient que de ça. Il y a eu des dégâts graves dans certaines wilayas», annonce un quinquagénaire à ses copains attablés au café de la Placette, qui grouillait de monde en cette matinée de jour férié. Les jeunes regroupés relataient, eux, les quelques escarmouches enregistrées dans la soirée d'hier au niveau de certains quartiers. «Mais de moindre degré», témoignent des habitants de la localité. A la Placette et sur l'artère principale de Rouiba, le calme est de mise où deux jeunes tentent, cependant, de réparer le rideau défoncé de leur local commercial. C'est un vendeur d'accessoires et équipements de téléphonie mobile. «Le local a été attaqué dans l'après-midi de vendredi. C'était juste après la prière. Heureusement qu'ils n'ont pas causé des dégâts», déclare un des proches du propriétaire. A la station des bus, les gens vaquaient à leurs affaires et les transporteurs ne semblaient guère préoccupés ; ils ont tous répondu présent et repris leurs dessertes. Réghaïa a été la plus desservie. Cependant, à proximité des habitations éloignées de la ville, les jeunes donnaient l'air d'attendre un signal pour investir la rue et en découdre avec les agents de la police. Le «rendez-vous» n'a pas eu lieu. Sur l'autoroute menant vers Baraki, les agents de nettoyage s'affairaient à nettoyer et effacer toutes les traces des pneus brûlés dans la soirée. A l'entrée de Baraki, c'est le classique embouteillage qui marque les esprits, surtout pour un jour férié. Les cafés de la station de bus affichent complet. «Ils mettent tout ça sur le compte de l'huile et du sucre. Les problèmes du pays dépassent de loin cette question de flambée des prix», dira un jeune de trente ans qui essaye de convaincre ses amis. Sur la route principale de la ville, quelques édifices témoignent des actes de saccage enregistrés dans la soirée. Le bureau de poste et une banque ont ainsi subi quelques assauts sans grande gravité toutefois. Sur le tronçon menant à Baraki, la tension était cependant perceptible au niveau des stations-service où les automobilistes demandent «le plein».