Un dispositif sécuritaire « adapté » a été mis en place par les services de sécurité, pour veiller au bon déroulement des élections présidentielles de ce jeudi. Si la présence des forces de sécurité se fait discrète dans la capitale et les grandes villes du pays, elle est imposante particulièrement à Tizi Ouzou et Boumerdès en raison de la menace terroriste. Un solide quadrillage de ces deux wilayas est mené depuis le début de la semaine par les services de l'ordre, pour contrecarrer toute infiltration de groupes terroristes voulant profiter de l'événement pour lancer des attentats spectaculaires. A part la région de la Kabylie, le dispositif sécuritaire, quoique renforcé à travers tout le territoire national, reste discret. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, avait d'ailleurs précisé que le dispositif sécuritaire, mis en place à l'occasion des élections présidentielles, « a consisté en l'adaptation de la répartition des moyens de sécurité de la police, de la gendarmerie et de l'armée, en fonction des lieux où se dérouleront les opérations de vote ». Il a souligné que le dispositif sécuritaire « n'est pas exceptionnel » mais « a été seulement adapté ». Hier, la capitale ne semblait pas avoir bénéficié d'un dispositif sécuritaire exceptionnel. Aucun dispositif particulier n'était visible à Alger. Les barrages de police au niveau de la capitale assuraient comme à l'habitué le contrôle de voitures. De temps à autres, des conducteurs sont contrôlés et parfois, le véhicule fouillé. L'on apprend que les services de sécurité assurant ces barrages ont été par souci d'efficacité systématiquement équipés de détecteurs d'explosifs. Aucun détail ne nous a été donné sur le dispositif établi par la Sûreté de wilaya. Précisons que le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, à la question de savoir « si Alger se dotera d'un dispositif de sécurité exceptionnel pendant les élections ? » répondra par la négative et précisera qu'il sera procédé au réaménagement et la réadaptation de celui déjà existant. Toujours dans la capitale, la circulation était fluide au point où, l'on n'entendait presque pas de klaxons qui, habituellement, envahissaient le ciel d'Alger, notamment pendant les heures de pointe. L'interdiction des véhicules de marchandises, de camion-citerne à carburant par l'instruction du ministère de l'Intérieur qui a pris effet à partir d'hier à zéro heures (00h00) et qui s'étendra au 10 avril à six heures du matin, a réduit d'une manière visible l'intensité de la circulation automobile que connaît la capitale. Les travailleurs des services de nettoiement s'affairaient à nettoyer autour des centres de vote, alors que vers les coups de 13 heures, des bus de la Sûreté nationale déposaient des agents de l'ordre devant des établissements scolaires. Les trottoirs mitoyens de ces centres ont été débarrassés des voitures qui les encombrent tout au long de l'année. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, par contre, le dispositif sécuritaire a été renforcé par l'arrivée de renforts, a-t-on constaté sur le terrain. En effet, les barrages, les points de contrôle et surtout les patrouilles ont été multipliés depuis hier matin, notamment aux niveaux des accès au chef-lieu de la wilaya. Ce renforcement était suivi d'opérations de fouilles systématiques des véhicules arrivant vers le centre-ville, à l'aide d'équipements de détection d'explosifs. Interrogée, une source sécuritaire considère que « les mesures prises relèvent de l'habituel comme à chaque échéance électorale » sans manquer de souligner que la menace terroriste est toujours prise en considération en pareille circonstance, d'où « une grande vigilance est de rigueur pour parer à toute éventualité ». Les établissements scolaires accueillant les centres de vote ont renvoyé leurs occupants depuis lundi dernier à midi, certes, pour des considérations techniques mais aussi sécuritaires, de l'avis de notre source qui a indiqué que « cela relève de la prévention ». Pour pouvoir assurer la couverture sécuritaire de tous les bureaux, les éléments de la garde communale ont été réquisitionnés surtout dans les zones rurales. « L'accalmie enregistrée durant la période de la campagne électorale ne devrait pas nous tromper », ajoute la même source d'autant plus que des irréductibles de l'ex-GSPC sont en mal d'actes spectaculaires, au vu des nombreuses pertes et redditions survenues dans leurs rangs depuis le début de l'année en Kabylie.