Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou C'est le cabinet Sherman and Sterling LLP France qui accompagnera provisoirement le gouvernement dans l'opération d'acquisition d'Orascom Telecom Algérie (OTA). Le ministère des Finances l'a annoncé par le biais de la presse dans un avis d'attribution provisoire. Ce cabinet, qui a soumissionné pour un montant de 2,155 millions de dollars et proposé un délai de 100 jours pour la remise de l'évaluation d'OTA, a obtenu 98 points sur 100, soit 58 sur 60 points pour l'offre technique et 40 sur 40 points pour l'offre financière. Ainsi, d'ici trois mois, Sherman and Sterling LLP devra soumettre le mode opératoire à suivre pour l'acquisition de Djezzy. Ce cabinet a en effet pour mission de proposer au gouvernement algérien une stratégie et surtout de l'appuyer dans la détermination de la valeur de Djezzy, qui se situe, selon les experts, entre 2 et 3 milliards de dollars alors que le russe Vimpelcom avait proposé, en octobre dernier, à l'occasion de la visite de Medvedev en Algérie, 7,8 milliards de dollars. Ce n'est pas la première fois que le choix est porté sur ce bureau d'études. Il a déjà accompagné l'Algérie, notamment dans l'arbitrage international de 2007 ayant opposé Sonatrach aux groupes espagnols Repsol et Gas Natural sur le projet gazier intégré Gassi Touil. Il a également assuré, en 2005, avec succès la défense des intérêts de l'Algérie contre un consortium italien mené par Astaldi. Le différend portait, pour rappel, sur la construction d'un barrage en Algérie. Dans cette affaire, l'option de l'arbitrage international n'est pas à écarter. Les représentants d'Orascom Telecom Holdings ont évoqué cette éventualité à maintes reprises depuis que l'Algérie a affiché sa détermination d'acquérir Djezzy conformément au droit de préemption que lui accorde la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009). Tout récemment, Naguib Sawaris a encore évoqué une éventuelle procédure d'arbitrage international. Pour rappel, dix cabinets et banques d'affaires avaient répondu à l'appel d'offres lancé à la mi-octobre 2010. Les neuf autres sont RSM (Tunisie) avec une offre financière de 6,58 millions de dollars, le groupement Rothschild (12,55 millions de dollars), Cuturs-Mallet-Prevost-Mosle-LLP (Etats-Unis - 1,8 million d'euros), Renaissance Capital (Grande-Bretagne - 14,36 millions de dollars), HSBC (8,19 millions de dollars), Swicorp (Arabie saoudite - 6,38 millions d'euros), Grant Thornton (3,6 millions d'euros), Global Investment House (Koweït, 10,43 millions de dollars) et Goetz Partners (Allemagne - 8,82 millions d'euros). Le bureau d'études choisi devait être connu le 24 novembre 2010 mais le gouvernement a retardé la procédure de plus d'un mois. La valeur des offres était comprise entre 1,8 million et 10,8 millions d'euros (taux du jour 14,36 millions de dollars). Les délais proposés vont de 2 mois (RSM) à 6 mois (Rothschild). En cas de contestation, les neuf soumissionnaires non retenus ont un délai de dix jours, à compter du 9 janvier, pour introduire leur recours auprès de la commission nationale des marchés de fournitures au ministère des Finances, selon le même avis.