Synthèse de Sihem Ammour La directrice de la culture de la ville d'Oran, Rabia Moussaoui, a déploré le fait que «les opérations de restauration effectuées anarchiquement de manière individuelle, sans étude ou consultation préalables des services concernés sur plusieurs sites historiques au quartier antique de Sidi El Houari ont été à l'origine de l'érosion et de l'effondrement de certains murs», a rapporté mercredi dernier l'APS. La direction de la culture d'Oran met ainsi en exergue l'absence d'une véritable culture archéologique qui est à l'origine de l'état d'abandon de plusieurs monuments historiques. Dès lors, ces monuments sont exposés aux actes de destruction et de détérioration au lieu d'être réhabilités et exploités dans le domaine touristique.A titre d'exemple, la directrice de la culture, a cité le cas du «palais Mérinide» situé dans le même quartier, «squatté par des familles, qui ont introduit des transformations causant une dénaturation de son esthétique, sans tenir compte de sa valeur historique». Cette situation a nécessité l'intervention de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés pour établir un recensement général des différents sites et vestiges historiques que recèle la ville d'Oran, dans le but de les préserver et de les revaloriser. Dans cette optique, Moussaoui Rabia a indiqué que des demandes ont été déposées au niveau de la commission nationale spécialisée pour le classement de certains sites historiques d'Oran comme monuments nationaux, soulignant que cette opération est en «bonne voie». Les principaux monuments concernés pour une prise en charge urgente sont, notamment, la cathédrale située au centre-ville (actuelle Bibliothèque régionale), les «Bains turcs» à Sidi El Houari et le théâtre régional. La première responsable de la culture de la wilaya a expliqué que cette opération a nécessité la constitution de dossiers comportant les informations suffisantes sur les différentes caractéristiques du monument concerné, notamment son histoire et son architecture. Le classement permettra de bénéficier d'opérations de restauration et d'aménagement de grande envergure, a-t-elle ajouté. Il est à noter que la wilaya d'Oran dispose de plus de 600 monuments historiques, situés en majorité dans le quartier antique de Sidi El Houari, dont 24 sites seulement sont classés. Depuis 2006, trois sites se trouvant à Oran ont été classés comme monuments historiques nationaux, à l'instar du fort Santa Cruz, alors que plusieurs autres sites sont toujours dans l'attente de l'être. Au moment où sa voisine, Tlemcen, bénéficie de toute l'attention des services concernés et d'enveloppes conséquentes, El Bahia, antique ville multiséculaire aux riches héritages numide, romains et arabo-andalous, aspire, elle aussi, à valoriser ses monuments, témoins d'un riche passé séculaire.