Si les astronomes ont pour habitude de calculer les phénoménales distances qu'il y a entre les astres, ils se basent pour cela sur des standards qui ne sont pas remis en question. Or, des scientifiques viennent de découvrir que certains de ces standards étaient largement sous-évalués, ce qui a pour conséquence de donner des distances bien plus importantes qu'elles ne le sont en réalité. Les nouvelles observations qui viennent d'être présentées au 217ème meeting de la société d'astronomie américaine (American Astronomical Society) ont réservé quelques surprises de taille… ou de distance plus exactement, rapporte la revue Sciences et Avenir. En effet, Delta Cephei, une étoile du nord visible à l'œil nu, donne son nom à toutes les étoiles de même classe : les céphéides. Ces étoiles géantes ont été prises comme référence pour déterminer les distances interstellaires en fonction de la variation de leur luminosité, plus ou moins importante en fonction de la distance. Mais les observations du Spitzer Space Telescope de la Nasa remettent cette classification en question car des propriétés totalement inattendues concernant ces étoiles viennent d'être découvertes. La caméra infrarouge du télescope a permis aux astronomes de découvrir une nébuleuse de gaz et de poussière jusqu'ici inconnue. Entourant Delta Cephei, elle crée une onde identique à celle d'un navire fendant les eaux. D'après la vitesse connue de l'étoile et sa taille, les astronomes ont pu calculer que Delta Cephei devait perdre la quantité phénoménale de 2 000 tonnes de matière par seconde, soit un million de fois plus que le Soleil. Or le télescope semble montrer que 25% de toutes les autres céphéides sont elles aussi entourés de semblables nébuleuses, faussant tous les calculs effectués jusqu'ici. Cette perte de matière explique pourquoi les cépéhéides sont beaucoup moins massives qu'elles ne devraient l'être selon les théories des modèles stellaires.Mais, d'autre part, les nébuleuses absorbent une importante quantité de lumière, ce qui fait paraître ces étoiles beaucoup plus lointaines qu'elles ne le sont en réalité. Les instruments des astronomes devront donc être recalibrés pour tenir compte de ces nouveaux éléments, à moins d'être équipés, comme le James Webb Space Telescope, d'instruments infrarouges qui permettent de fournir des informations beaucoup plus précises.