Photo : Riad Par Rafik Elias Les prix du pétrole ont joué entre la hausse et la baisse la semaine dernière avant de frôler les 100 dollars vendredi dernier. En effet, après trois séances de progressions, les prix se sont repliés, observant une pause jeudi dernier à New York, en raison de la réouverture partielle de l'oléoduc Trans Alaska et des mauvais indicateurs économiques aux Etats-Unis. La tendance s'est inversée, vendredi dernier, en fin d'échanges européens. Les cours ont clôturé à près 99 dollars, franchissant même cette barre pour la première fois depuis deux ans, avant de se replier. Le baril de brent de la Mer du Nord pour livraison en février valait 98,66 dollars, le dernier jour de cotation, sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres (en hausse de 60%) par rapport à la clôture de jeudi. Il était monté quelques minutes plus tôt jusqu'à 99,20 dollars, franchissant le seuil des 99 dollars pour la première fois depuis le 1er octobre 2008. Par contre, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février, valait 90,93 dollars, cédant 47%, après avoir lâché en cours de séance jusqu'à 1,30 dollar. Les cours du marché new-yorkais ont accentué leur glissade vers les 90 dollars, après l'annonce d'un nouveau relèvement du taux des réserves obligatoires des banques en Chine qui a fait craindre aux investisseurs une baisse de la demande en énergie du géant asiatique, deuxième consommateur mondial. Depuis le début de la semaine, le baril avait précédemment engrangé presque quatre dollars. «On assiste à quelques prises de bénéfices», a expliqué Antoine Halff, de Newsedge Group. Les indicateurs publiés aux Etats-Unis ont contribué à refroidir l'enthousiasme : les nouvelles inscriptions au chômage ont commencé l'année en forte hausse pour remonter à leur plus haut niveau depuis un peu plus d'un trimestre, tandis que l'augmentation des prix à la production s'est accélérée en décembre. «Cela devrait abaisser les attentes sur la demande, tandis que les chiffres de l'inflation pourraient signifier des mesures de soutien à l'économie moins importantes», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.Par ailleurs, le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir Kazemi, président en exercice de l'Opep, a estimé hier qu'un prix de 100 dollars par baril de pétrole ne serait «pas irréaliste» dans les circonstances actuelles. «Le prix de 100 dollars n'est pas irréaliste dans la situation actuelle et, même si le baril dépasse les 100 dollars il n' y a pas besoin d'une réunion d'urgence de l'OPEP», a déclaré M. Mir Kazemi lors d'une conférence de presse. «Personne n'a appelé à une telle réunion», a-t-il ajouté, en affirmant que «certains membres de l'Opep estiment qu'elle ne serait pas nécessaire même si le pétrole atteint 110 ou 120 dollars le baril». «Le prix [du baril] doit être à un niveau justifiant les investissements dans le secteur pétrolier», a ajouté le ministre.Le prix du pétrole, en hausse régulière au cours des derniers mois, a atteint 91,54 dollars par baril pour le «light sweet crude», vendredi dernier à New York. La perspective d'une hausse du cours du baril jusqu'à 100 dollars en 2011 a fait débat au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de la dernière conférence de l'Opep en décembre dernier à Quito (Equateur). Certains pays, comme l'Iran, le Venezuela et la Libye ont appelé de leurs vœux un tel niveau de prix, tandis que d'autres, comme l'Arabie saoudite, l'Equateur ou les Emirats arabes unis ont affiché leurs réserves, Riyad estimant notamment que 70 à 80 dollars seraient «le juste niveau». L'Opep a finalement décidé de maintenir ses quotas actuels de production malgré la hausse des prix due notamment à l'effritement du dollar, à des phénomènes spéculatifs et à un hiver rigoureux dans l'hémisphère nord.