Photo : S. Zoheïr Par Ziad Abdelhadi Depuis le début de l'année 2011, la quantité de lait pasteurisé en sachet (LPS) dont dispose chaque matin la capitale avoisine les 850 000 litres. Dimanche dernier, ce volume est passé à 860 000 litres et, pourtant, dans certains quartiers, la tension persiste tandis que, dans d'autres, le LSP reste introuvable. Est-ce à dire que l'offre est encore insuffisante ou que le réseau de distribution est mal déployé ? Pour Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, «la légère perturbation est la conséquence du comportement de certains consommateurs qui achètent le lait en sachet en grandes quantités pour le stocker». C'est ce qu'il a déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III. Il reste convaincu que le surplus d'achat des consommateurs a engendré des tensions sur le produit : «L'année dernière, nous n'avions à aucun moment dépassé les 700 000 litres/jour. Aujourd'hui, 160 000 litres supplémentaires sont livrés et des tensions surgissent.» Au sujet du nouveau dispositif de production de lait mis en place, le ministre a indiqué que 97 laiteries sur les 111 activant au niveau national avaient signé des contrats avec l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) pour s'approvisionner en poudre de lait : «Jusqu'à dimanche dernier, 97 laiteries ont déjà signé les contrats de partenariat avec l'Onil et, par voie de conséquence, les quantités de poudre de lait subventionné concernées par ces contrats sont en hausse par rapport à celles de l'année dernière.» Ce qui laisse supposer que la facture d'importation de poudre de lait de cette année va certainement dépasser celle de 2010 qui s'est élevée, selon Benaïssa, à 800 millions de dollars. Il a aussi révélé que d'autres contrats, portant sur les quantités de lait cru issues de la production nationale, ont été également signés par ces transformateurs, alors que ceux qui n'ont pas encore signé (14 unités), sont en négociation avec l'Onil, a-t-il indiqué. Il a également tenu à souligner qu'une prime de 2 DA par litre est accordée aux laiteries qui ne travaillent qu'avec du lait cru, non sans rappeler que le prix du lait fabriqué à partir du lait cru est libre. «C'est un créneau que nous voulons construire de manière durable», a-t-il dit. Concernant la collecte, le ministre a affirmé qu'il «existe encore des difficultés» car, sur une production de 2,5 milliards de litres produits en 2010, seulement 300 millions ont été collectés, l'objectif étant d'arriver à 700 millions de litres. La difficulté de la collecte de lait cru réside, selon lui, dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. Il dira aussi, pour clore ce chapitre, que la production augmentera, suite à l'importation de vaches laitières : 1 200 têtes importées en 2008, 15 000 en 2009 et 25 000 en 2010. Le ministre s'est aussi exprimé sur la mise en œuvre de la nouvelle loi sur le foncier agricole. Il a révélé que le nombre de dossiers déposés par les exploitants pour l'obtention des contrats de concession (du domaine privé de l'Etat) avait atteint 83 000 dossiers. Il a par la même occasion annoncé l'adoption prochaine de nouveaux textes afin de «baliser la mise en valeur des terres agricoles et de clarifier toutes les actions à mener en vue d'encourager les opérateurs à investir davantage.» Rappelons enfin que près de 200 000 personnes sont concernées par l'opération de conversion de droit de jouissance perpétuelle en titre de concession car elles sont détentrices d'un acte authentique publié à la Conservation foncière ou d'un arrêté du wali.