Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi Les pénuries de lait pasteurisé en sachet (LPS) se sont succédé cette année. Mais la plus pernicieuse et la plus longue a été sans aucun doute celle qui s'est manifestée durant le mois de novembre dernier. Elle a, en effet, sérieusement affecté les ménages, notamment ceux où le lait occupe une place primordiale dans leur ration alimentaire quotidienne, faute de pouvoir s'alimenter à moindre coût. Le LPS étant soutenu par l'Etat qui a fixé son prix de vente aux consommateurs à 25 DA le litre. Il va sans dire que la disparition subite du LPS sur les étals des points de vente a fait couler beaucoup d'encre et le principal instrument de régulation de la filière, à savoir l'Office nationale interprofessionnel du lait (Onil), a été très souvent cité comme responsable de la pénurie. Pour beaucoup d'observateurs et non moins acteurs dans la filière, «la rareté du LPS est la conséquence directe de la mauvaise gestion des importations et de la distribution de la poudre de lait. Une matière première dont dépend à 90% l'ensemble des laiteries». Autre accusation ciblant l'Onil, selon la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa), l'Office ne fait pas dans l'équité en matière de distribution du lait. «Du coup, des laiteries se retrouvent souvent en rupture de stock les obligeant ainsi soit de réduire leur production ou, pis, de cesser leur activité dans l'attente d'un nouvel arrivage de poudre de lait», ont maintes fois rappelé les patrons des laiteries affiliées à la Cipa lors de leur rencontre avec les médias. Devant ces accusations considérées par les cadres de l'Office «comme étant de la pure invention car ne reposant sur aucune preuve tangible», ces derniers ont, en revanche, soutenu à maintes reprises que les patrons des laiteries «n'en font qu'à leur tête et donc ne veulent pas jouer le jeu. Celui d'opter pour une intégration progressive de lait cru dans le processus de transformation au niveau de leur laiterie». Du côté du Conseil interprofessionnel du lait (CIL), représentant tous les acteurs de la filière, on a fait savoir que la dernière pénurie est due à un léger retard dans la distribution de la poudre lait aux laiteries. On peut l'admettre et c'est donc à l'Onil de revoir son planning d'importation et de distribution. Les plus sceptiques avancent que «tant que nous continuerons à importer de la poudre de lait, nous subirons les mêmes pénuries de LSP, à moins d'une intensification de la production de lait cru local qui nous éviterait des pénuries cycliques que les consommateurs ne peuvent plus tolérer».