De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La capitale de l'Est, après une hibernation totale en matière d'infrastructures sportives, compte reprendre du poil de la bête pour capitaliser surtout son potentiel jeunesse souvent délaissé faute de moyens et de mesures d'accompagnement. Ainsi, le nouveau plan quinquennal accorde une importance particulière aux réalisations. C'est toute la faiblesse que recèle la ville depuis des décennies. La dernière visite du ministre du secteur aura mis à découvert le retard accusé dans les anciens projets notamment de réhabilitation. Il est venu amorcer un nouveau départ pour les chantiers inscrits dans ce riche programme d'exécution qui s'étale sur 5 années. Il faut créer un équilibre entre toutes les communes pour instaurer un climat homogène et permettre une osmose des diverses activités. C'est le pari des pouvoirs publics qui ont compris que l'absorption de l'énergie dépensée par la jeunesse demande des supports. Dans ce contexte, la wilaya compte réaliser au moins 8 salles omnisports pour étoffer le tissu infrastructurel, mais aussi pour désenclaver des zones telles que Ben-Badis et Beni H'midane qui demeurent démunies d'associations faute d'espace où briller. Aussi, le ministère a consacré une enveloppe conséquente pour engager des réalisations d'aires de jeu. S'agissant des anciens projets, qui sont en veilleuse, la piscine olympique à proximité du stade Chahid Hamlaoui qui a consommé près de 40 milliards de centimes elle enregistre un taux d'avancement frôlant les 80%. En matière de rénovation, les responsables locaux du défendent contre les retards, arguant le fait qu'il n'existe pas, d'entreprises spécialisées aptes à garantir de telles opérations. Ainsi, on apprend que pas mal de projets sportifs sont pénalisés. Par ailleurs, la ville s'apprête à entériner la construction d'un complexe olympique sur les hauteurs de la nouvelle ville dès lors que la commission nationale aura peaufiné le cahier des charges et les appels d'offres nationales ou internationales suivront incessamment. Déficit infrastructurel, mouvement associatif inactif La wilaya de Constantine demeure un pôle sportif, culturel… aux pieds d'argile en matière d'infrastructures ! Un constat pourtant visible depuis des années sans que personne ne vienne enclencher un débat de fond. La majorité des bâtisses sont concentrées au chef-lieu et les municipalités restent les parents pauvres en la matière. Il est des jeunes qui s'arrachent une aire de jeu pour y jouer au foot faute d'espaces aménagés. Tandis que les plus chanceux peuvent se permettre, avec un grand merci à l'adresse des responsables, une salle couverte. La jeunesse constantinoise souffre énormément de l'indisponibilité de campus destinés à contenir sa passion. Si pour le volet culturel, la donne se pose moins percutante en raison de la présence de deux grandes maisons de la culture Malek Haddad et Mohamed-El-Khalifa avec en plus des salles de lecture implantées en divers arrondissements, l'aspect relatif à des activités beaucoup plus physiques demeure le maillon faible dans cette chaîne. D'aucuns estiment que pour contenir toute l'énergie de la jeunesse, il importe de favoriser des lieux de détente. En vain. Cela requiert des infrastructures. La wilaya de Constantine se contente de ses acquis vétustes et les différentes opérations de réhabilitation se font au compte-gouttes. Un état que personne ne peut nier et la dernière visite du responsable du secteur, M. Djiar, aura mis à nu ces défaillances. Des travaux de réalisation inscrits à travers la circonscription enregistrent un retard flagrant. Sinon comment expliquer qu'un chantier qui démarrait en 2006, à titre d'exemple, dans la commune de Zighoud- Youcef arrive seulement à atteindre 30% de taux d'avancement. Les exemples sont multiples à cet effet. Chaque lopin de Constantine accuse son lot de retard en la matière. Au Khroub, deuxième localité à forte concentration, la jeunesse, férue de foot, se cherche une aire quelconque pour taper dans le ballon. La salle omnisport en construction tarde à voir le jour. Il faut noter l'absence des aires de jeu ou qui sont mal entretenues dans la troisième ville du pays. A vrai dire, la jeunesse constantinoise n'a pas été gâtée en matière d'infrastructures destinées à lui servir de détente ou pour la pratique sportive notamment. Les pouvoirs publics locaux remettent à chaque réunion les mêmes maquettes sur la table des réunions pour les réactiver et les suites ne se sont pas enchaînées. La commune et la Direction de la jeunesse et des sports tentent de gérer leurs espaces comme les maisons de jeunes ou les salles de sports, réparties sur les banlieues du chef-lieu de la wilaya. Les autres municipalités en renferment moins, ce qui freine toute émergence qui pourrait partir de la frange «juvénile». L'état des installations reste en deçà de la norme requise et la DJS aura tiré la sonnette d'alarme bien avant. Pour y remédier, le concours des associations, de l'APC et de la DJS est plus que nécessaire. Sur un autre chapitre, la tutelle appelle les associations à concentrer leurs efforts sur la lutte contre les fléaux à travers justement des actions multipliées sur le terrain et couvrant un spectre pluridisciplinaire. Soit une soupape pour combattre entre autres l'oisiveté. D'où le rôle des associations locales de quartier ou relevant du vaste mouvement associatif. La ville en compte beaucoup ! Mais en réalité, rares sont celles qui interviennent pour proposer ou inciter davantage les acteurs principaux à éplucher les aspects culturels, sportifs, ou de loisirs aptes à apaiser voire à contenir le besoin, somme toute raisonnable, d'une jeunesse en quête d'équilibre «physique» ou spirituel.