Les Etats-Unis et la Chine se rencontrent à l'occasion de la visite du président chinois aux Etats-Unis. Les deux puissances entretiennent des relations particulières en rapport avec leurs poids respectifs dans le monde. Le président chinois Hu Jintao arrive aux Etats-Unis pour une visite d'Etat de quatre jours. Après une année marquée par de fortes tensions entre les deux puissances, la visite du chef d'Etat chinois est particulièrement suivie par les medias du monde entier. Hu dirige un pays à la fois critiqué à Washington sur notamment des questions de droits de l'Homme et sur sa politique monétaire. Cependant, le poids économique de Pékin est tel que les Etats-Unis, adeptes du fameux realpolitik sont dans l'obligation de faire la différence entre le discours et la réalité. De plus, la Chine demeure incontournable sur les plans militaire et géopolitique notamment dans la perspective des évolutions futures du monde. La Chine aura indubitablement un rôle de plus en plus déterminant dans des zones d'influences américaine et européenne. Depuis l'entrée en fonctions début 2009 du président américain Barack Obama, qui va rencontrer Hu en tête-à-tête pour la huitième fois, les relations entre les deux mastodontes ont pris un cachet particulier. Obama a évité d'entrer en confrontation avec Pékin, laissant le soin à sa secrétaire d'Etat Hilary Clinton d'écorner le géant asiatique notamment sur des questions relatives aux droits de l'Homme. Mais la recherche d'un équilibre entre les deux grandes puissances du début du XXIe siècle ne s'effectue pas frictions comme l'a montré une année 2010 assez particulière. Les sujets de discorde et de différents sont loin d'avoir manqué : le cours du yuan, injustement sous-évalué pour favoriser les exportations chinoises selon Washington, la situation des droits de l'Homme, l'accès à l'Internet contrôlé en Chine, la question tibétaine, les revendications maritimes de Pékin face à des alliés américains, la restriction des exportations de minerais stratégiques, les ventes d'armes américaines à Taïwan. Les récentes frictions a propos du prix Nobel de la paix octroyé à un opposant chinois ont exacerbé les tensions. Cependant, la récente visite du secrétaire à la Défense Robert Gates à Pékin aura permis de relancer la coopération entre les deux armées. Et la Chine qui montre des signes d'intelligence politique probants a adopté un ton plus conciliant vis-à-vis des pays alliés de Washington. Barack Obama garde un œil sur la politique intérieure, la campagne pour la présidentielle de 2012 étant sur la ligne de départ. Le camp du Président avait essuyé une cuisante défaite électorale aux législatives de fin 2010. Et nombre de candidats adverses ont utilisé allégrement l'épouvantail chinois pour charger le président Obama et son parti. M. B.