Le secrétaire à la défense américain, Robert Gates, en visite de travail en Chine, a été reçu hier par le président chinois, Hu Jintao. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s'est entretenu hier avec Hu Jintao au moment où les Etats-Unis et la Chine tentent de faire repartir leurs relations militaires sur de bonnes bases, avant la visite du président chinois la semaine prochaine à Washington. Avant leur entretien, les deux hommes se sont serré la main sous les flashes des photographes de presse dans un grand salon de l'imposant Palais du Peuple, place Tiananmen, et se sont évertués à signifier l'embellie des relations militaires sino-américaines. La visite en Chine de Robert Gates, sa première depuis 2007, symbolise «les progrès nouveaux» dans les relations militaires, a déclaré Hu Jintao, assurant que les entretiens du chef du Pentagone à Pékin avaient permis aux deux pays d'échanger leurs idées «d'une manière très sincère». M.Gates a, en retour, transmis les salutations du président Barack Obama à Hu Jintao, qu'il recevra le 19 janvier à Washington, et déclaré que ses rencontres avaient permis des avancées pour «une amélioration à long terme» des liens militaires. En matinée, Robert Gates s'était déjà dit confiant, lors d'un entretien avec le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi, de voir les relations militaires entre les deux puissances repartir sur de bonnes bases. «Je suis très optimiste quant au développement à long terme des relations entre nos deux armées», a déclaré M.Gates au début de sa rencontre avec M.Yang, devant la presse. «Nous croyons que la visite du président Hu Jintao la semaine prochaine sera un important pas en avant pour la relation sino-américaine», a ajouté le ministre américain. M.Hu entreprend cette visite aux Etats-Unis du 18 au 21 janvier. M.Yang a, de son côté, estimé que la visite de Robert Gates en Chine «témoignait de la haute importance que la partie chinoise accorde à la relation de la Chine avec les Etats-Unis et à la relation militaire entre les deux puissances». La Chine avait annulé un voyage prévu l'an dernier de M.Gates après avoir abruptement suspendu les contacts militaires suite à l'annonce par Washington d'un contrat d'armement de plus de six milliards de dollars avec Taiwan. Les contacts n'ont repris qu'en décembre dernier, à l'occasion d'un séjour d'une délégation militaire chinoise aux Etats-Unis. Mais les entretiens à Pékin de M.Gates n'ont apparemment pas permis d'avancée significative. Lundi le ministre chinois de la Défense, le général Liang Guanglie, n'a pas souhaité s'engager sur une proposition émise par M.Gates de «dialogue stratégique» notamment axé sur le nucléaire, les missiles de défense, la guerre dans l'espace et la cyberguerre, disant simplement qu'il y réfléchirait, a indiqué le responsable américain. Il a également réaffirmé que la Chine ne transigerait pas davantage à l'avenir avec de nouvelles ventes d'armes américaines à l'île nationaliste de Taiwan, qu'elle considère comme une province rebelle. «La Chine reste opposée» à ces contrats d'armement, a martelé le ministre de la Défense. Robert Gates, ancien directeur de la CIA, aura l'honneur aujourd'hui d'une visite du QG du 2e Corps d'artillerie, centre de commandement de l'arsenal nucléaire chinois, à l'extérieur de Pékin. Cette visite a été interprétée par des observateurs comme un signe de la volonté de la Chine de jouer la transparence, alors que les Etats-Unis l'accusent régulièrement d'opacité. Washington s'inquiète des progrès technologiques de la Chine et du développement d'armements capables d'atteindre ses forces navales dans le Pacifique.