Les difficultés de la Croatie sont le fait marquant du Mondial avant le début du tour principal qui a eu lieu hier en Suède avec la belle santé du handball scandinave, les messages envoyés par la France et l'Espagne, ainsi que le coup d'éclat réussi par l'Argentine. Voir le vice-champion du monde et d'Europe arriver au tour principal avec un seul point constitue la bombe de ce début de tournoi. Il lui faudra sans doute gagner ses trois prochains matchs, face à la Suède, la Pologne et l'Argentine, pour aller en demi-finale. C'est la large défaite (34-29) jeudi face au Danemark qui a précipité les Croates au bord du gouffre. L'Allemagne est l'autre grande nation du hand en difficulté puisqu'elle débarque au deuxième tour avec aucun point au compteur. Accéder au dernier carré paraît illusoire mais la Mannschaft se battra, comme toutes les autres équipes, pour finir dans les sept premiers de ce Mondial, condition sine qua non pour aller aux Jeux olympiques de Londres à moins de finir champion d'Europe début 2012. Avec le Danemark, la Suède et la Norvège, les pays scandinaves déboulent en force au tour principal. Mais ils n'arrivent pas dans les mêmes conditions. Les Norvégiens commencent avec un capital vierge et devront se coltiner la France, l'Espagne et l'Allemagne, soit les trois derniers champions du monde. Le pari paraît impossible. La Suède a connu face à l'Argentine un couac majeur qui lui coûte deux points. Mais elle a séduit sur les autres matchs, notamment face à la Pologne, autre candidat au podium. Devant leur public, les Suédois pourraient monter en régime. Mais l'équipe la plus impressionnante a incontestablement été le Danemark, la meilleure attaque du tournoi, qui a déjà pris une petite option sur le dernier carré en battant la Croatie et la Serbie. Avec le Danemark, et à un degré moindre l'Islande, autre équipe invaincue, les deux équipes qui ont marqué le plus les esprits sont la France et l'Espagne. Les champions en titre auraient même pu rendre une copie parfaite s'ils n'avaient pas dilapidé un avantage de six buts dans les huit dernières minutes face à l'Espagne. Mais les Bleus restent les candidats n°1 à leur propre succession. L'Espagne, quant à elle, peut raisonnablement espérer coiffer l'Islande au tour principal et accompagner la France dans le carré final. On en avait senti les prémices au tournoi de Paris-Bercy juste avant le Mondial, où elle avait inquiété la France. L'Argentine a confirmé à Göteborg avec un succès remarqué sur la Suède qui lui permet d'arriver au deuxième tour avec deux points. Avant ce Mondial, où elle a aussi dominé la Slovaquie, elle n'avait battu qu'une seule équipe européenne, la Croatie, en 2003. Déjà assurés de finir pour la première fois dans les douze meilleurs, les Albiceleste sont la seule équipe non européenne du tour principal, un honneur réservé ces dernières années à la Tunisie ou la Corée du Sud.