De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Selon les responsables du dispositif de veille économique à Annaba, «les prix du sucre et de l'huile se sont définitivement stabilisés et les hausses qu'avaient connues le marché, il y a quelques jours, n'ont plus cours au niveau des détaillants et des grossistes. L'observatoire qui suit, chaque jour, les fluctuations des prix et le mouvement des produits sensibles, signale au ministère toute anomalie relevée afin de prendre les mesures qui s'imposent en pareil cas». C'est ce que nous a affirmé le directeur du commerce de la wilaya qui se félicite que la situation se soit stabilisée et que la spéculation sur ces produits de large consommation n'existe plus au niveau des marchés locaux. Il faut dire que le consommateur a participé lui-même à l'application des mesures décidées par le gouvernement en refusant de payer plus cher que les prix annoncés, ce qui a en quelque sorte freiné cette hausse et amené les détaillants à revoir les prix pratiqués. De leur côté, les services du contrôle et de la répression des fraudes ont fait leur travail en se déployant sur le terrain pour faire appliquer les décisions du gouvernement et décider, s'il y a lieu, de prendre des sanctions à l'encontre des contrevenants. En effet, la semaine dernière, ce sont quatre brigades composées de représentants des impôts, des services des douanes et de contrôleurs de la Direction du commerce qui ont procédé à des vérifications au niveau des quelque 2 047 épiceries et commerces d'alimentation générale dans la wilaya pour s'assurer sur le terrain des prix de l'huile et du sucre. «Nous avons effectivement procédé à des contrôles en ville et dans les localités voisines et nous nous sommes assurés des prix pratiqués. Dans tous les commerces que nous avons visités, les prix de l'huile et du sucre sont affichés et nous avons vérifié, directement et indirectement, si les commerçants les pratiquent réellement, ce qui a été confirmé. Le sucre à 90 DA et l'huile à 600 DA. Nous avons même eu l'information que certains vendent l'huile entre 570 et 590 DA le bidon de 5 litres et le sucre à 85 DA».Chez les détaillants, ce n'est pas de gaieté de cœur qu'on vend ces produits à ces prix-là, ils trouvent qu'ils ont été forcés à le faire puisque l'intervention de l'Etat a fait baisser les prix. «Nous ne sommes pas contre cette mesure décidée par le gouvernement, mais nous nous sommes trouvés obligés de l'appliquer alors que nous avons payé ces produits plus cher et nous les revendons à perte», nous confie un épicier, visiblement mécontent. Sur le système de compensation installé par les pouvoirs publics pour rembourser ces pertes, l'épicier poursuivra : «Ces compensations se font auprès des grossistes sur la base des factures présentées. Or la plupart d'entre nous achetons ces produits auprès des grossistes sans factures et donc nous ne pouvons pas prétendre à ces compensations et vous pouvez être certains que ce phénomène d'achat sans factures est quasi général parce que personne ne veut payer d'impôts.»Selon nos informations, et selon des estimations faites sur la base des chiffres d'affaires de ces épiceries, des pertes allant jusqu'à 20 et 30 000 DA ont été enregistrées au niveau de ces commerçants qui disent avoir été floués par ces mesures. D'un autre côté, les services de contrôle des prix de la qualité et de la répression des fraudes ont été dépêchés par la Direction du commerce pour faire une évaluation des stocks entreposés de ces produits sensibles et en informer en temps réel les autorités au niveau du ministère pour s'assurer des déclarations des uns et des autres concernant les compensations. Le travail a été fait durant le week-end des 14 et 15 janvier et les résultats de ce contrôle ont été transmis au ministère du Commerce. «Nous avons reçu une instruction pour le faire et nous n'avons pas attendu un jour ouvrable, il fallait y répondre sur-le-champ et nous l'avons fait parce que nous avons toujours une brigade de permanence, celle-ci s'est déplacée pour faire un inventaire des marchandises entreposées, inventaire consigné sur un PV où lefigure la signature du producteur ou du grossiste», nous a-t-on affirmé à la Direction du commerce de la wilaya.Du côté des grossistes spécialisés dans l'alimentation, au nombre de 206, et concernant les compensations dues, ces derniers, d'une manière générale, y répondent de manière évasive ou restent dans le général pour ne pas trop s'impliquer. «C'est encore en cours et nous sommes en contact avec le producteur à ce sujet», dira l'un d'eux. «Je sais qu'un système de compensation a été mis en place mais je n'ai pas encore entrepris les démarches nécessaires», répliquera l'autre ou encore : «C'est en cours, j'ai contacté le producteur et j'attends toujours sa réponse. C'est peut-être dans les jours à venir.»Toujours est-il que, sur le marché, les prix du sucre et de l'huile fixés par l'Etat ont cours et connaissent une stabilité. Il n'y a aucune pression sur ces produits qui sont plus que disponibles et, apparemment, tout est rentré dans l'ordre.