Les dernières chutes de neige enregistrées sur les reliefs montagneux de la wilaya de Jijel, si elles ont causé quelques désagréments, ont provoqué cependant un «mini-rush» sur les hauteurs revêtues de blanc, peut-on constater à Texenna. Cette localité, perchée à 725 mètres d'altitude, a eu durant ces dernières 24 heures son lot de poudreuse dont l'épaisseur a atteint, par endroits, 50 centimètres. Dès le réveil de cette agglomération sous un épais manteau blanc, la commune, échaudée par les intempéries des dernières années, n'a pas tardé à dépêcher un engin pour déblayer les axes routiers afin de faciliter la circulation automobile. Pari réussi puisqu'un afflux considérable de visiteurs a été constaté samedi même si la neige avait cessé de tomber mais après avoir cependant bien «blanchi» le magnifique paysage de cette région, souvent dépeint par des artistes de Jijel et d'ailleurs. Un spectacle des plus féeriques s'offrait à la vue à Texenna et dans ses environs où les massifs montagneux sont légion. Des traces de chasse-neige sont visibles à l'entrée de Metlatine où une couche blanche assez consistante recouvre les arbres et le sol, alors que la route ne désemplit pas de véhicules faisant le va-et-vient à longueur de journée, roulant prudemment en file indienne. L'arrivée de la neige est source d'excitation chez les plus jeunes pour qui la construction de bonhommes de neige ou les batailles de boules de neige sont leurs activités préférées, auxquelles les adultes ne rechignent pas non plus à participer. Le «point de chute» des touristes, des familles accompagnées de leur progéniture, est incontestablement le lieu-dit Sidi Yakoub, situé à un jet de boule de neige de sources d'eau minérale et d'une unité de mise en bouteille d'eau portant le nom de la localité. Des bonhommes de neige sont construits par des jeunes à la grande joie des bambins, bien emmitouflés dans des vêtements chauds, la tête bien enfoncée dans un bonnet et les mains gantées.Les rires d'enfants devant telle carotte faisant office de nez ou telle boîte de «chemma» servant d'yeux font plaisir à entendre. D'âpres batailles de boules de neige sont monnaie courante tout au long du parcours qui offre un spectacle enchanteur, prouvant que les alentours de l'antique Igilgili sont aussi beaux en été qu'en hiver. Sur les arbres en contrebas, les branches ont pris différentes formes, parfois humanoïdes, épousées par les congères. L'eau provenant de la fonte de neige pénètre beaucoup mieux dans le sol et profite davantage aux nappes phréatiques que l'eau de pluie, ce qui constitue un plus pour les ressources hydriques de la région, a noté un visiteur, ingénieur agronome de son état. Sur les terrasses de certaines constructions, des propriétaires sont affairés à dégager, à l'aide d'une pelle, des amas de neige pour ne pas entraîner des surcharges sur leurs bâtisses. A défaut de station de ski, des jeunes n'hésitent pas à effectuer de vertigineuses descentes en slalom, sur des luges improvisées, depuis un promontoire. Dans le centre de Texenna où chacun vaquait à ses occupations, un épais brouillard a recouvert l'agglomération, lui donnant des airs «londoniens». Sur le chemin du retour vers Jijel, de nombreux automobilistes n'ont pas manqué de confectionner, qui sur le toit, qui sur le plateau de son véhicule, un bonhomme de neige, avec un vrai cache-nez, histoire de «justifier» une visite en montagne. Profitant du week-end, fonctionnaires, travailleurs et familles se sont gardés de faire du «cocooning» en pantoufles, préférant profiter d'un spectacle rare et captivant.