Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que les technologies nouvelles de communication et d'information ne cessent d'alimenter la curiosité des citoyens avides de la chose culturelle, par la consécration de nouveaux moyens techniques et humains, ainsi qu'une politique d'ouverture qui sont mis en place dans le but d'avoir une grande audience auprès des auditeurs et téléspectateurs des différents pays, les vecteurs de la culture locale continuent de se suffire du minimum de productions au profit du public, tout en manifestant un satisfecit sur le niveau atteint par les activités organisées et les infrastructures réalisées dans le domaine.D'après les spécialistes et les hommes de culture, la pratique de la culture est un ensemble d'actes et de comportements sociaux qui participent à la formation de l'esprit humain dans les différents domaines de la connaissance et qui permettent à l'individu de se concevoir, de se situer dans le champ culturel universel. Cependant, au niveau de la région, elle peine à sortir de la monotonie, du fait de l'absence sur le terrain d'acteurs et d'animateurs capables de faire sortir le champ culturel du cadre administratif pour le mettre à la portée des différentes catégories de la société. A Bouira, en dépit des infrastructures mises en place, rares sont les communes qui continuent encore à faire fonctionner leurs commissions culturelles qui sont pourtant installées pour animer et promouvoir les différentes activités jusqu'aux quartiers populaires et les villages les plus éloignés des centres urbains. Du côté du chef-lieu de wilaya, c'est aussi la traversée du désert, à l'exception des activités organisées par la Direction de la culture et certains organismes. Profitant de la présence de l'administration du secteur, les élus de l'APC, chargés du volet animation culturelle, semblent se rouler les pouces et attendent les événements pour se faire inviter.Alors qu'en réalité, ces derniers ont un grand rôle à jouer dans le développement des activités culturelles au niveau des quartiers et des cités dans le but de combler le vide culturel dont souffrent les citoyens, en les occupant et en les distrayant après leurs activités professionnelles de la journée. D'un autre côté, les animateurs considèrent que la pratique culturelle est très liée à l'environnement dans lequel vit le citoyen. Elle dépend aussi des moyens, matériels et financiers, qui sont mis à la disposition des différents acteurs, ainsi que des conditions sociales vécues par la population ciblée par les manifestations qui sont organisées dans le cadre de la commémoration des dates historiques ou tout simplement pour animer la vie culturelle dans une cité. Pour un grand nombre de citoyens avec lesquels nous avons évoqué le sujet, la pratique culturelle est inexistante dans la région de Bouira, en dépit des sommes colossales qui ont été consacrées à la réalisation d'édifices ou d'établissements destinés à ce secteur. Pendant ce temps, le public est ciblé par une multitude de produits culturels qui comportent des spécificités différentes de celles qui sont connues dans notre société. Ne pouvant pas faire face à ce forcing culturel, les responsables du secteur et certaines voix, qui continuent à s'agripper à la culture de la pensée unique, tentent de contourner le problème en qualifiant cette culture venue d'ailleurs d'invasion contre nos valeurs.