De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La révolution qui est survenue, depuis les années 1980, dans les technologies de communication et les médias à travers le monde, a été considérée par les citoyens comme une bouffée d'oxygène, pour sortir un peu de leur torpeur et aliénation et aller à la découverte des civilisations à travers le monde sans être obligés de faire le déplacement. En effet, longtemps embrigadé dans un environnement audiovisuel à sens unique et abrutissant, actuellement le simple citoyen algérien découvre le plaisir d'avoir à portée de main tous les événements de la planète et de s'apercevoir effectivement que celle-ci n'est qu'un village, et de connaître quotidiennement, tout ce qui se trame dans les autres pays dans les domaines de l'économie, la culture, les animations, les loisirs et tout ce qui est lié aux bouleversements sociaux, politiques et scientifiques dont les citoyens algériens furent privés, durant plusieurs années en raison du sous-développement, des conjonctures sociales et des choix politiques. A l'instar des autres régions du pays, dans la wilaya de Bouira, il suffit de regarder sur les toits des maisons et des immeubles, dans les grandes agglomérations ou dans le monde rural, pour ressentir le désir de ces populations de se mettre au diapason des autres civilisations, le nombre d'assiettes paraboliques ne cesse d'augmenter et de se diversifier sur le plan de la technologie et la performance. Ce désir se vérifie aussi, de jour en jour par le nombre de cybercafés qui s'ouvrent dans les villes. Cet attrait des cultures étrangères est constaté même au sein des ménages qui n'ont pas un revenu suffisant du moins pour faire face aux dépenses prioritaires et quotidiennes. Tout prête à croire, que le citoyen résiste plus à la faim qu'à son désir de se distraire. Dans la plupart des cas, chaque ménage dispose de plusieurs téléviseurs et d'autres équipements (radio, magnétoscope et autres). Cet état de fait a été imposé par les us et coutumes de la population qui ont résisté à l'invasion et à l'influence engendrées par les cultures et les programmes captés d'ailleurs. En plus des chaînes de télévision étrangères, les citoyens disposent, notamment les jeunes, d'autres canaux pour s'informer instantanément et avoir des aperçus exacts des événements qui se déroulent dans chaque région du globe. Le Web et le téléphone mobile sont incrustés dans la société, pour permettre aux citoyens d'acquérir et de disposer du programme, des données et des informations à l'échelle individuelle. Et comme, personne ne peut arrêter le développement, l'arrivée de l'IPAD (le tout nouveau micro-ordinateur développé par Apple) suscite déjà des engouements auprès des internautes et d'autres curieux désirant manipuler cet outil tactile multitouche de type ardoise, afin d'avoir une autre fenêtre mobile et personnelle sur les cultures étrangères, ainsi que pour voyager virtuellement vers de nouveaux horizons.D'un autre côté, ces adeptes et consommateurs insatiables de programmes culturels, diffusés à partir des autres pays, à travers les différents moyens de communication, se voient contredits et critiqués par une catégorie de citoyens qui veulent imposer leur goûts de culture à regarder. Ces derniers, s'ils ne sont pas parmi les prêcheurs du faux, ou des gens qui sont branchés en catimini, essayent de ne mettre en avance que les aspects négatifs de cette culture importée. Ainsi, à travers divers canaux d'information, on peut lire et regarder ces dernières années, des propos lancés par cette catégorie sur les effets que peuvent engendrer cette culture sur la jeunesse et la population en générale, en stigmatisant le détachement de la culture et de l'identité nationale qu'ils ont relevé dans les rangs de la jeunesse. Bien entendu, ces derniers n'hésitent pas à exploiter tous les espaces et tous les discours possibles, afin d'ôter aux jeunes à cette volonté de savoir ce qui se passe ailleurs et de tourner le dos à cette culture qu'ils qualifient d'hérésie.