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«Un programme ambitieux qui implique tous les secteurs de l'Etat» à propos de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», Khalida Toumi déclare :
Photo : S. Zoheir Par Sihem Ammour La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a animé, hier, la première conférence de presse sur la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», en présence des médias, des responsables des différents départements de la manifestation et des représentants des institutions culturelles de la wilaya de Tlemcen. D'emblée, elle a rappelé le concept de capitale culturelle en soulignant : «Se voir désigner capitale de la culture islamique est une vraie distinction qui est décerné à la ville et au pays qui l'abrite. Ce titre est aussi une opportunité afin de valoriser la culture de cette ville, de rendre hommage aux trésors culturels et historiques, de renouveler son contenu en vue d'investir ce capital culturel et historique dans la construction du présent et de l'avenir.»Avant d'aborder le programme détaillé de la manifestation, la ministre a rappelé le dispositif organisationnel de cet événement d'envergure en mettant en exergue l'institution d'un comité national, présidé par le Premier ministre, qui se compose de plusieurs ministères et représentants d'institutions nationales ainsi qu'un comité exécutif présidé par la ministre de la Culture et des comités locaux chargés de la manifestation. Elle a également confirmé le lancement, en plusieurs phases, de la manifestation. Le lancement national des activités aura lieu le 15 février prochain, à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif. L'ouverture officielle, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se déroulera le 16 avril prochain, à l'occasion de la date symbolique de la célébration de «Yaoum El Ilm». Cette ouverture officielle sera marquée par une «cérémonie solennelle qui se présentera sous forme d'un grand spectacle culturel de haute facture».L'ouverture officielle sera précédée, la veille, par une grande parade populaire qui animera les grands boulevards de la ville de Tlemcen. Concernant la participation internationale, Khalida Toumi a annoncé que 29 pays membres de l'Organisation islamique de l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) ont déjà confirmé leur participation. Dans le cadre des dialogues entre les cultures «qui représentent l'un des fondements conceptuels de la philosophie des capitales culturelles», 12 pays non membres de l'Isesco feront également partie de la manifestation, à l'instar de la Chine, de l'Inde, de l'Espagne et du Portugal. La ministre a annoncé qu'une conférence sera organisée le 15 mars prochain pour annoncer la liste définitive des pays étant donné l'affluence des demandes de participation. A propos du programme de la manifestation, Mme Toumi a encore une fois insisté sur le fait que «le ministère de la Culture considère le concept de capitale culturelle comme l'occasion de réaliser des infrastructures culturelles, des projets de restauration, de valorisation du patrimoine culturel, ainsi que des programmes de création dans tous les domaines culturels et artistique».Dans ce cadre, près d'une dizaine d'infrastructures culturelles ont été réalisées dans la wilaya de Tlemcen, à l'instar du palais des Zianides, du palais de la Culture et d'un théâtre de Verdure ainsi que quatre nouveaux musées. La ministre a également relevé le challenge de la réalisation d'un centre des études andalouses, un projet qui date des années quatre-vingt et qui n'a pas pu voir le jour faute de budget, ainsi que la réhabilitation de la salle de cinéma le Colisée qui a fait l'objet d'un attentat terroriste. En matière de patrimoine culturel mobilier, la ministre a annoncé que 99 projets ont été lancés pour la réhabilitation et la restauration des zones urbaines de la ville et plus particulièrement les bâtiments importants et prioritaires comme les murailles, les petites mosquées, les bains maures et les écoles coraniques traditionnelles. Pour cela, le ministère a mobilisée 24 bureaux d'études et 50 entreprises.Concernant les activités culturelles, 12 colloques réuniront les experts d'Algérie et des pays participants pour débattre de l'histoire, de l'art et de la littérature en relation avec la ville de Tlemcen. Il est également prévu des festivals et des animations de proximité. Durant une année, la ville de Tlemcen et les wilayas limitrophes vivront au rythme des festivals nationaux et internationaux et des tournées artistiques animées par les vedettes de la chanson et de la musique algériennes. A propos du programme des tournées, des plateaux artistiques seront présentés dès le mois de février à Tlemcen et dans les neuf wilayas limitrophes avec au menu 200 spectacles artistiques animés par près de 1 000 artistes, interprètes de tous les genres musicaux algériens.Une dizaine d'expositions thématiques sont également prévues. La première débutera en mars prochain et sera consacrée aux collections nationales de manuscrits.Concernant l'édition, 365 ouvrages seront édités. Ces publications portent essentiellement sur l'histoire ainsi que sur le patrimoine matériel et immatériel de la région de Tlemcen. La ministre a annoncé que la liste pourrait s'étendre à 500 titres si le budget le permettait.Au volet cinéma, il y aura 48 nouveaux documentaires sur l'histoire, la culture, le patrimoine et les grandes figures de la ville et de sa région et des films de fiction. Par ailleurs, un programme de diffusion à l'échelle nationale de ces nouveaux films a été élaboré, renforcé par les ciné-bus pour les villes ne disposant pas d'équipements de projection. Le patrimoine culturel immatériel et chorégraphie sera également au rendez-vous de cette manifestation, à travers l'enregistrement des œuvres, l'édition, l'exposition, les hommages à des figures de la musique andalouse, les tournées artistiques et le film documentaire. Le 4ème art sera à l'honneur avec 19 pièces de théâtre produites par le TNA, les théâtres régionaux ainsi que des coopératives indépendantes. Et pour finir des semaines culturelles nationales et journées culturelles étrangères sont également au menu de cet ambitieux programme.Interrogée sur le budget consacré à la manifestation, la ministre a répliqué qu'il n'était pas possible de le dévoiler car il implique plusieurs secteurs, mais elle ajoutera qu'il ne représentait même pas 10% du budget alloué à la manifestation «Marseille, capitale de la culture européenne 2013». Elle a souligné que la manifestation permet des retombées économiques puisqu'elle a notamment permis de générer de l'emploi pour des milliers de personnes, sans oublier les retombées sur le plan touristique.La ministre de la Culture a tenu à préciser à l'assistance : «Je n'ai pas le même rapport que Camus à l'Algérie qui voudrait voir la beauté du pays sans les Algériens. L'Algérien n'est pas un tube digestif qui ne pense qu'à boire et à manger. C'est aussi une conscience, une identité et la culture de la dignité pour le combat pour la liberté.»