Elle sera ouverte officiellement le 16 avril prochain, coïncidant avec la Journée du savoir. Elle sera précédée la veille par une ouverture populaire. Le lancement de certaines activités est prévu pour le 15 du mois en cours à l'occasion de la célébration du Mawlid Ennabaoui echarif. Dans le cadre des préparatifs de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique 2011”, organisée par l'Algérie, la ministre de la Culture a organisé une conférence de presse – la première officielle – autour du programme culturel que l'institution qu'elle dirige a prévu. C'était hier à 11h à la salle Frantz-Fanon (Riadh El-Feth), en présence de la presse nationale et des représentations diplomatiques des pays participant à cette manifestation. 29 pays membres de l'Isesco ont confirmé jusqu'à aujourd'hui leur participation, et 12 pays non membres y prendront part à l'image de la Chine, des Etats-Unis d'Amérique, de l'Espagne ou du Portugal. Au total, ce sont neuf départements qui ont en charge la programmation culturelle et artistique : colloques (12 rencontres traitant l'histoire, les arts, la littérature… de Tlemcen). festival et animation de proximité : huit festivals nationaux et internationaux, des tournées artistiques avec les vedettes de la chanson algérienne, à travers les 9 wilayas de la région de Tlemcen. Expositions : 10 relatives à la culture et l'art islamique. Livres : au moins 365 titres sur les 500 sélectionnés. Cinéma : 48 nouveaux documentaires seront produits tout au long de cette manifestation sur l'histoire, la culture, le patrimoine, les enfants de cette ville, et des films de fiction. Théâtre : 19 pièces théâtrales produites par le Théâtre national algérien, les théâtre régionaux et les coopératives théâtrales à Tlemcen. Patrimoine culturel immatériel et la chorégraphie : découverte de talents et promotion du patrimoine culturel. enfin les semaines culturelles des wilayas et les journées culturelles nationales. Avant d'entrer dans le vif du sujet, à savoir la programmation culturelle et artistique, Khalida Toumi a tenu, d'abord, à s'excuser pour le silence et le secret qui ont entouré les préparatifs de cette manifestation afin “de mieux travailler”, a-t-elle expliqué. Et d'aborder ensuite tout un historique sur les capitales culturelles (européennes, arabes, islamiques…), leur concept, le pourquoi de ces manifestations, rappelant par la même que l'Algérie est membre de l'Organisation islamique de l'éducation, des sciences et de la culture (Isesco). Elle a également mis en évidence l'importance de ce genre d'évènements, affirmant que c'est un avantage double. Quand une ville est choisie “capitale”, cela signifie que des sites seront restaurés et d'autres construits, d'une part. D'autre part, cela permettra de donner un nouvel élan à la création artistique, et ce, à travers les différentes manifestations qui s'y dérouleront. Le choix de Tlemcen, capitale de la culture islamique, n'est pas fortuit. “80% du patrimoine islamique algérien se trouve dans cette ville”, a-t-elle expliqué. Elle a même détaillé les différentes commissions en charge de cette manifestation. Neuf projets de restauration, réalisations ont été entamés en cette occasion (restitution du palais royal des Zianides, réalisation d'un palais de la culture, de quatre musées, d'un centre de manuscrit…) et 99 autres relatifs à la restauration du patrimoine culturel mobilier de Tlemcen, nécessitant 32 bureaux d'études et environ 150 entreprises. Abordant le programme non encore définitif (15 mars 2011, une autre rencontre avec la ministre de la culture permettra de donner l'état définitif des lieux), Khalida Toumi a annoncé que le 15 février prochain sera la date du lancement national de certaines manifestations afin de respecter le planning tracé initialement et de ne point prendre de retard –, l'ouverture officielle était prévue en fin d'année. Ce sont les départements théâtre, expositions et colloques qui verront leurs activités démarrer le mois en cours. Concernant le budget de cette manifestation, Mme Toumi n'a rien révélé, car ne se “sentant pas autorisée de donner le chiffre”. La raison : “il n'y a pas que le ministère de la Culture à avoir un budget, même celui des Affaires étrangères, du Tourisme, des Affaires religieuses (…)”, a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : “Ne croyez pas que je me dérobe (…) Je ne donnerai pas le bâton pour qu'on me frappe avec.” Préférant rester dans l'évasif, elle a annoncé que le budget ne dépasse pas les 0,76% du budget de l'Etat. Elle a, par là même, déploré que le secteur de la culture soit marginalisé, considéré insignifiant. “La culture, c'est ce qui fait l'être humain. Je n'ai pas le même rapport qu'a Camus avec l'Algérie. Le plus important pour moi, c'est le peuple, car l'Algérienne et l'Algérien ne sont pas un tube digestif”, a-t-elle déclaré.