Photo : M. Hacène Par Chérif Cheniguer Après les deux matches disputés face à l'Ouganda et au Gabon, l'équipe algérienne est donc dans une phase qui impose à tous ceux qui se donnent le droit de penser à son avenir de ne pas se tromper de priorité et surtout d'opportunité. Il n'y a pas trente-six mille façons pour dresser une évaluation rationnelle de cette première phase. Les constats sont tellement évidents qu'on est censé ne pas confondre ce qui est essentiel et accessoire, instantané et éphémère.Les besoins de l'équipe algérienne tournent autour des exigences de terrain. Autrement dit, celles qui devraient justement lui permettre de sortir victorieuse de ses confrontations lors de ce premier tour. De prendre le jeu pour thérapie, de se faire raison avec des arguments convaincants. Les statistiques, les kilomètres parcourus par les joueurs sur le terrain, les sacrifices, tout ça est bon à entendre. Mais encore plus important seraient sans doute l'inspiration sur le terrain, la créativité, la technique qui restent en somme l'atout majeur pour faire la différence à tout moment et peut-être bien aussi face à n'importe quel adversaire. Les Verts ont donné déjà l'exemple face à l'Ouganda et au Gabon. Les Fennecs ont gagné lors du premier test et ils ont impressionné par des arguments qui n'ont pas de rapport avec la fraîcheur physique des joueurs, et encore moins avec leurs aptitudes de récupération et de défense. Mais tout particulièrement avec la valeur intrinsèque, le talent et la technique de ses individualités. Tout cela sans compter, bien sûr, le registre dans lequel ils avaient évolué et qui leur avait permis de s'exprimer pleinement, tactiquement et surtout sans aucune frustration dans le jeu. L'équipe nationale algérienne a besoin aujourd'hui de reproduire son jeu, celui des grands rendez-vous, un jeu fait de passes courtes, de jeu chatoyant, les responsables du sport algérien ont assuré aux joueurs les moyens dignes des grandes nations pour s'épanouir sur le terrain. La génération actuelle, composée de jeunes joueurs encadrés par quelques anciens, est constituée en grande partie de joueurs aux qualités techniques certaines et évidentes. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter sur tout ce qui se dit, sur tout ce qui donne l'impression de se concevoir. Tout un staff technique a débarqué à Khartoum y compris le président de la FAF et l'on voit vraiment le changement, dans la manière de la préparation de l'équipe, dans sa gestion et encore dans les motivations sur le terrain. Pour une fois, les hommes qui ont aujourd'hui le pouvoir sur la sélection ont identifié les véritables besoins de l'équipe, jusqu'ici ignorés, il est vrai, sous l'effet d'arguments pas tout à fait convaincants. Ce qui a été révélé lors du CHAN nous paraît beaucoup plus infondé que nécessaire, surtout à un moment où la sélection avait besoin beaucoup plus de jouer que de subir. Autant dire donc qu'au niveau des nôtres, un mieux sensible a été enregistré, défavorisé, il est vrai, par l'inexpérience et la pression qui pèsent sur les épaules frêles de ces jeunots ainsi que par une motivation et une fraîcheur mentale à toute épreuve chez la plupart des éléments, notamment les revenants Hadj Aïssa et Lemouchia, le plus en vue en attaque à côté du duo offensif, Djabou et Soudani, qui a été nettement au-dessus du lot. Comme quoi, le groupe concocté par Abdelhak Benchikha n'a pas manqué d'arguments répondant quelque peu même à l'attente des supporters de l'équipe algérienne. Sans doute, le second test face au Gabon aurait-il pu être plus concluant s'il y avait des intentions d'aller plus loin, en mettant l'adversaire à contribution d'une manière plus continue en première mi-temps, où l'on aurait pu marquer plus d'un buts, avec un Hadj Aïssa aussi rayonnant, des Fahem et Gacermi sur leur lancée en fin de la rencontre. N'empêche que ce fut une bonne soirée pour notre football qui a bien tourné la page des déceptions passées. Reste à savoir garder le cap et à entretenir le nouvel esprit chez les joueurs, et cette façon si simple de voir l'avenir et d'envisager la construction de la nouvelle équipe d'Algérie, version 2012. Acceptons-en l'augure !