Photo : Riad Par Samira Imadalou La coopération entre l'Algérie et la Banque mondiale (BM) est en phase d'être relancée après une période d'interruption des programmes. Alors que l'intervention de l'institution de Bretton Woods se limitait ces dernières années dans la région du Maghreb à la Tunisie et au Maroc, elle sera de retour en Algérie après la conclusion d'un nouveau cadre de coopération entre les deux parties pour la période 2011-2014. Ainsi, pour diversifier l'économie nationale, l'Algérie compte sur l'appui et les conseils de la BM conformément à cet accord. Intitulé «Cadre de partenariat stratégique» (CPS), ce dispositif a été discuté et endossé vendredi dernier à Washington par le conseil d'administration de la BM, selon les informations rapportées par l'APS, citant des responsables de cette institution internationale. Il s'articulera autour de trois axes stratégiques. Il s'agit du renforcement de la croissance par la diversification de l'économie, la promotion d'un développement durable et de la réduction des disparités régionales ainsi que le renforcement des institutions de planification économique, de suivi et d'évaluation et de décision. Le CPS «répond au choix stratégique d'un pays à revenu intermédiaire non emprunteur, mais qui souhaite maintenir un partenariat avec la Banque mondiale reposant sur des activités de conseil et de transfert de connaissances», explique l'institution de Bretton Woods. Et de préciser : «Ce programme représente un partenariat innovateur et stratégique.» Ce cadre vise essentiellement à stimuler la création d'emplois en Algérie, un créneau où les insuffisances sont nombreuses. Les grands axes de ce programme, qui marque le retour de la BM en Algérie, répondent aux priorités du gouvernement algérien qui les a validés. Il ne s'agit pas d'une aide financière (puisque l'Algérie a, depuis 2004, réduit sa dette extérieure en évitant le recours à des financements extérieurs pour les projets d'investissements), mais ce sera à travers des prestations de conseil ciblées dans certains secteurs que la BM apportera son appui à l'Algérie. Dans le cadre de ce nouveau partenariat, l'intervention de la BM visera principalement à renforcer les capacités institutionnelles afin de soutenir l'objectif primordial du gouvernement de stimuler la création d'emplois par le biais d'une croissance durable et équilibrée basée sur une diversification économique. Pour ce qui concerne le renforcement de la croissance, il s'agira notamment de soutenir la mise en œuvre de la stratégie de développement agricole et rural, d'améliorer le climat d'investissement, en particulier pour les PME, et de moderniser le secteur financier. Ce qui complètera la stratégie de la Société financière internationale (SFI, filiale de la BM) dans les activités d'assistance technique où elle a accru son engagement au cours des dernières années, notamment dans le secteur financier. L'amélioration de l'environnement des entreprises et le renforcement de diversification de l'économie se traduiront par un appui sur le plan d'actions portant sur une stratégie industrielle centrée autour du développement de zones industrielles spécialisées, des programmes d'assistance technique et des fonds d'investissement publics aux PME. Dans une première phase, la BM apportera une assistance technique pour simplifier les exigences réglementaires dans des domaines-clés de l'environnement de l'entreprise. Quant au deuxième axe, il consistera à apporter un soutien technique aux initiatives du gouvernement visant à réduire les disparités régionales et à assurer une croissance équilibrée à travers le pays, tels que le développement de pôles de compétitivité dans l'agro-industrie et d'autres secteurs, et à mettre en œuvre des initiatives de protection de l'environnement. Le dernier axe du programme reposera sur un appui technique pour renforcer la planification, la capacité de suivi et d'évaluation des différents secteurs, pour améliorer les capacités dans le domaine des statistiques et des évaluations d'impact des interventions publiques.