L'institution de Bretton Woods a identifié dans un récent rapport huit facteurs compromettants. L'UE, des experts américains, le directeur d'Export-Import Bank (Ex-Im Bank) et tout récemment la Banque mondiale chantent la même rengaine. A l'unisson et à la même période, ils appellent les autorités algériennes à «tendre un peu plus la main au secteur privé». L'intérêt que lui portent, depuis quelques mois, ces institutions financières internationales présage d'un rythme plus accéléré des réformes. Le développement du secteur privé en Algérie demeure très limité, selon un rapport récent établi par des spécialistes de la Banque mondiale. L'institution de Bretton Woods a identifié dans son rapport - la stratégie 2003-2006 de coopération - huit facteurs compromettants. «La commande excessive du secteur public sur le reste de l'économie, des infrastructures inadéquates, la difficulté d'acquisition du foncier industriel de même que pour l'obtention d'un crédit bancaire, des lourdeurs administratives, accès difficile aux affaires commerciales, un manque de main-d'oeuvre qualifiée et des lois du travail faibles. Le secteur privé souffre également d'un système légal et juridique relativement inefficace», sont autant d'entraves consignées dans le même rapport. Pour illustrer les tares dont souffre le secteur privé algérien, le rapport de la Banque mondiale relève que «sur 562 entreprises du secteur privé, 38% d'entre elles ont dû attendre pendant cinq années pour acquérir une assiette foncière pour des investissements». L'Algérie et la Banque mondiale son liées par une stratégie de coopération, élaborée en 1996. Conçue comme une stratégie de transition, cette coopération est destinée à soutenir le programme national de stabilisation macroéconomique. Le développement des relations entre les deux partenaires se traduit par des actions de coopération centrées autour du programme triennal «stratégie de coopération avec l'Algérie 2004-2006», définie conjointement au printemps dernier. Une douzaine de projets en cours de réalisation et financés en partie par des prêts de la Banque mondiale totalisent 500 millions de dollars. Ces projets concernent notamment l'emploi rural, la restructuration des zones sinistrées, l'eau et l'assainissement, la lutte contre la pollution industrielle, la résorption de l'habitat précaire, la réforme des télécommunications, la modernisation du système bancaire, l'assistance technique à la privatisation, au système financier et aux secteurs de l'énergie, des services et des transports. Un accord de siège, signé le 11 février dernier à Alger, donne la possibilité à la Banque mondiale d'avoir une représentation officielle à Alger lui permettant de mieux coordonner avec les autorités du pays toutes ses activités sur le territoire national.