De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que certains artistes de la nouvelle génération tentent de se frayer un chemin sur la scène culturelle, les différents organismes du secteur peinent à offrir des occasions aux artistes, associations culturelles et troupes théâtrales de présenter leurs œuvres et de s'affirmer sur le terrain. En dehors du chef-lieu de la wilaya rares sont les communes qui continuent encore de faire fonctionner leurs commissions culturelles pourtant installées pour animer et promouvoir les différentes activités jusqu'aux quartiers populaires et aux villages les plus éloignés des centres urbains. Cependant, après une période de platitude, des actions émergent de la part de certaines associations afin de combler ce vide culturel ennuyeux. Ainsi, au niveau de la maison de la culture de Bouira, l'association Touche artistique a organisé une semaine d'exposition ayant pour thème la caricature, au profit des enfants scolarisés et quelques caricaturistes amateurs. Cette activité a permis à la direction de cette structure de tenir d'autres activités parallèles dans le domaine du cinéma et du théâtre, attirant de ce fait un large public de la ville de Bouira. Mais à travers ces actions sporadiques, nul ne peut s'affirmer et prétendre représenter la wilaya au niveau des manifestations nationales, et encore moins de décrocher des prix et distinctions pour porter haut le nom de l'Algérie sur des scènes étrangères. Ces dernières années, le mouvement associatif se réduit comme peau de chagrin à cause des entraves et événements sociaux politiques enregistrés dans la région, l'apport de la direction du secteur contribue peu à la promotion de l'action culturelle et des travaux élaborés par les rares associations qui continuent d'activer dans le domaine. Cette administration qui est liée par des considérations financières et des programmes (activités artistiques, littéraires, sociales et touristiques) à respecter selon les conjonctures et les événements n'a pas encore réussi à faire du citoyen un acteur de la vie culturelle, on le constate lors des différentes manifestations, colloques et festivals qui ont été organisés au niveau local où, souvent, les responsables ont eu à déplorer le fait que la présence du public se limite juste à la cérémonie inaugurale et que rares sont les citoyens qui suivent l'ensemble des activités au programme. D'un autre côté, les artistes et autres animateurs de la scène considèrent que la pratique culturelle ne trouve toujours pas l'environnement dans lequel elle puisse prospérer et permettre aux compétences locales de sortir de l'anonymat. Ces derniers posent le problème de la disponibilité des moyens, matériels et financiers et aussi des conditions sociales vécues par la population ciblée par les manifestations qui sont organisées. Par ailleurs, des animateurs d'associations soulignent le manque d'information de la part des organismes chargés de la promotion des activités culturelles, ce qui fait que, même s'il y a des activités qui sont tracées, elles restent souvent sans impact sur la population et parfois boudées par le public.D'autre part, plusieurs artistes déplorent la situation de la culture dans la wilaya de Bouira, en indiquant que, malgré les grandes potentialités et la richesse du patrimoine culturel de la région et au moment où les autres wilayas du pays ne cessent de vivre des manifestations diversifiées et innovées dans les différentes disciplines, les arts sont toujours marginalisés.