De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les membres du comité local de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) d'Oran organisent, ce matin à la salle de cinéma Saâda (ex-Colisée), un meeting populaire pour expliquer les motivations qui justifient leur appel au départ du système et engager un débat sur la situation qui prévaut dans le pays et les perspectives qui s'offrent aux Algériens à la faveur des bouleversements majeurs qui secouent le monde arabe depuis quelques mois : «Notre démarche s'inscrit dans la continuité du regroupement du 12 février dernier, explique Messaoud Babadji, enseignant universitaire et l'un des principaux animateurs de la Coordination. Nous voulons aujourd'hui davantage clarifier notre position auprès des Oranais et démontrer que le départ du régime est un préalable sans lequel le changement et la démocratie auxquels nous aspirons sont impossibles.»Contrairement au regroupement réprimé de samedi dernier et, sans doute, pour éviter les très regrettables incidents qui l'ont émaillé, les pouvoirs publics ont autorisé la CNCD à tenir le meeting dans la salle de spectacle ; geste qui peut être perçu comme un signe d'apaisement envers un mouvement déterminé à aller jusqu'au bout : «Cela peut être aussi lu comme la volonté de contenir la contestation dans un huis clos, loin des regards. Une autre manière d'en diminuer l'impacte», estime un observateur en ajoutant, toutefois, que les autorités locales ont, cette fois, fait preuve de sagesse. Pour mémoire, le rassemblement pacifique que la CNCD avait organisé la semaine dernière sur la place du 1er-Novembre a été violemment réprimé par l'impressionnant dispositif de sécurité mis en place dès les premières heures de la matinée. Ce qui n'a pas diminué de la détermination des contestataires à maintenir leur pression jusqu'à la satisfaction de leurs revendications : «Le régime n'a d'autre choix que de laisser la place !», assurent-ils en rappelant les révolutions égyptienne et tunisienne, et les révoltes qui sont en cours en Libye, en Iran, au Bahreïn, au Yémen…