Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Depuis des années, la célébration de la naissance du Prophète ne se limite plus à une veillée purement religieuse. Les produits pyrotechniques sont désormais de la partie, avec leur lot d'accidents qui obligent les services des urgences des hôpitaux, les urgentistes et la Protection civile à être sur le qui-vive et à travailler sans relâche pour répondre aux différents appels et être prêts à intervenir en cas de nécessité. Le CHU Ben-Badis à Constantine, comme à l'accoutumée en pareille fête, a été fort sollicité et a accueilli plusieurs enfants personnes dont l'âge varie entre 12 et 26 ans pour soins. Les médecins sont intervenus sur des blessures superficielles, mais, certains enfants ont dû passer au bloc opératoire. C'est là un drame qui se répète, et pas uniquement à Constantine. Les hôpitaux de tout le pays sont sollicités pour des soins d'urgence. C'est devenu un rituel et les mises en garde réitérées à chaque fois sur les accidents que peuvent provoquer ces produits pyrotechniques n'y font rien. On ne peut que constater l'inanité des appels à la raison et compter le nombre de cas admis aux infirmeries.Quant à l'interdiction de vente des produits pyrotechniques qui est également rappelée chaque année, force est de constater l'impuissance des responsables des secteurs concernés par l'application de la loi interdisant la vente des pétards, notamment celui du commerce. En fait, les autorités laissent faire, car pétards, feux de Bengale et autres produits détonants sont vendus sur les trottoirs au vu et au su de tous. Pis, ils sont importés dans des containers qui passent tous les filtres et contrôles. Et le prix à payer, ce sont tous ces accidents que subissent des enfants dont l'inconscience et l'irresponsabilité des parents sont tout aussi condamnables que tous ces commerçants qui ne reculent devant rien pour se faire de l'argent. A chaque Mawlid Ennabaoui, c'est le même scénario qui se répète concernant l'utilisation abusive et sans ménage des produits pyrotechniques qui ne sont pas, comme le prétendent certains, de simples jouets. Ces pièces sont dangereuses. Les risques sont toujours présents et une soirée peut tourner au drame. Certains médecins spécialistes parlent même de pic de glycémie devant une détonation. Mais toutes ces alertes que la corporation réitère à la veille de chaque fête du Mawlid restent sans effet. Preuve en est le CHU qui n'a pas chômé dans la nuit de lundi à mardi dernier et a eu à prendre en charge une cinquantaine de cas recensés, dont trois jugés graves, selon des sources hospitalières. Un enfant a même perdu un œil.Face à la démission des responsables, des palliatifs s'imposent. La sensibilisation et la prévention constituent un moyen d'alerter les enfants quant au risque d'accidents. Certaines wilayas ont organisé à quelques jours du Mawlid des journées cibles ayant mis en gros plan les dangers encourus par ces produits qui inondent nos marchés sans que personne ne s'en inquiète. Toutefois, tout comme l'action des médecins, ces campagnes ne font aucunement reculer les ventes des produits pyrotechniques qui continuent à occuper les étals sans que les pouvoirs publics cherchent à localiser les sources d'approvisionnement et à les tarir. Pour l'heure, on se contente d'exhiber les quelques cargaisons qui auraient été saisies avant de compter au lendemain des fêtes le nombre de victimes faites par toutes les autres qui sont passées à travers les mailles du filet.