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L'opposition se prépare au dialogue à Manama, les étudiants manifestent dans le calme à Sanaa Après plusieurs jours de violents affrontements à Bahreïn et au Yémen
Le petit royaume de Bahreïn, qui sert de quartier général à la Ve flotte des Etats-Unis, est toujours secoué par des manifestations réclamant une libéralisation du système politique, dominé par la monarchie sunnite et dont la majorité chiite de la population se dit exclue. Des centaines de protestataires ont passé une nuit sans encombre sur la place de la Perle, dans le centre de Manama, reconquise après le retrait samedi dernier de l'armée et de la police. L'Union générale des syndicats de Bahreïn a levé son mot d'ordre de grève générale, estimant que ses demandes d'un retrait de l'armée et du droit de manifester ont été satisfaites. Des milliers de Bahreïnis occupaient donc, hier, la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation du régime, alors que l'opposition se concertait avant d'entamer un dialogue avec le pouvoir. La place a été reconquise par les manifestants samedi au soir après le retrait de l'armée ordonné par le prince héritier Salman ben Hamad Al Khalifa. Entre-temps, les mouvements de l'opposition tenaient des concertations pour «élaborer un document résumant leurs positions», y compris la mise en place d'une commission qui se chargerait de «l'élaboration d'une Constitution à soumettre à un référendum», selon Ali Al Assouad, élu du mouvement chiite Al Wefaq. L'opposition a réaffirmé, dimanche dernier, qu'elle maintenait comme préalable au dialogue avec le pouvoir la démission du gouvernement responsable, selon elle, de la répression sanglante de la contestation populaire. L'opposition bahreïnie veut que le pays se transforme en véritable monarchie constitutionnelle où le Parlement élu désignerait le chef du gouvernement, alors que ce poste est occupé depuis 1971 par l'oncle du prince héritier, cheikh Khalifa ben Salman Al Khalifa. Au Yémen, où des heurts entre opposants et partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans et allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al Qaïda, avaient tourné samedi à la bataille rangée dans la capitale, Sanaa, Hassan Baoum, principale figure de la contestation sudiste, a été arrêté hier, après son arrivée à Aden pour participer aux manifestations. Plusieurs centaines d'étudiants yéménites ont, par ailleurs, manifesté hier devant le campus de l'université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir tenus à l'écart par la police. Les étudiants ont scandé des slogans contre le régime du président Ali Abdallah Saleh. Une centaine de partisans du régime se tenaient à une centaine de mètres des manifestants, dont ils étaient séparés par des cordons de policiers. Dans la capitale yéménite, pendant six jours, les partisans du régime armés de gourdins, de pierres et d'armes blanches ont systématiquement attaqué les jeunes, notamment les étudiants, à chaque fois qu'ils manifestaient. En outre, le président Saleh a ordonné aux forces de sécurité de protéger les journalistes et de leur permettre d'exercer librement leur métier, a rapporté hier l'agence officielle Saba. Samedi passé, des dizaines de journalistes avaient réclamé l'arrêt de ces agressions et accusé le parti du président, notamment après l'agression de l'équipe de la BBC sur place. A Djibouti, les trois importantes figures de l'opposition arrêtées samedi écoulé au lendemain d'une manifestation contre le président Ismaël Omar Guelleh, qui a dégénéré en de violents affrontements ayant fait officiellement deux morts, ont tous été libérés. G. H.