L'onde de choc des révoltes tunisienne et égyptienne atteint désormais le Yémen et Bahreïn. Désormais, les feux de la contagion du soulèvement des peuples arabes se répandent et menacent de les faire tomber plusieurs régimes qui se sont imposés, des décennies durant, par la force de la matraque et la langue du feu. L'onde de choc des révoltes tunisienne et égyptienne, a, semble-t-il, atteint le Yémen et Bahreïn. C'est de la contagion pure et simple par l'effet domino. Au Yémen, un manifestant a été tué, alors que trois autres parmi les protestataires ont été gravement blessés. Ces tragiques incidents ont eu lieu, hier, lors des affrontements ayant opposé les forces de sécurité à des centaines de manifestants antigouvernementaux. Les heurts ont éclaté, depuis mardi, dans la principale ville du Sud, Aden. Alors qu'au Bahreïn, un petit Etat du Golfe à majorité chiite, gouverné par une dynastie sunnite, deux morts ont été déjà enregistrés lundi dernier, tandis que de larges manifestations sont encore maintenues et les protestataires ne décolèrent pas. Les heurts entre les services de sécurité et manifestants ont pris de l'ampleur. Depuis le début de la semaine, les mouvements de contestations ont investi les rues du Yémen et du Bahreïn. Les manifestants, réclamant des changements radicaux, en totale rupture avec les systèmes archaïques en place, déplorent des morts et des blessés. Au Yémen, les manifestants criaient à l'adresse du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, «Ali, dégage!». Egalement, il est à signaler que les partisans du président, Ali Abdallah Saleh, armés de gourdins, de poignards et de pierres, se sont acharnés sur les étudiants dès qu'ils sont sortis de l'université pour tenter de se diriger vers le Palais présidentiel, sur la place Sabiine. Cependant, des appels à l'occupation des lieux, «Ne quittez pas cette place jusqu'à la réalisation de vos revendications. Ne quittez pas cette place, c'est le message des martyrs», ont été lancés par un dignitaire religieux, pour galvaniser des milliers de personnes rassemblées sur la place. A côté, à Bahreïn, un petit Royaume du Golfe, le mouvement de contestation, qui fait parler Obama, a été lancé à l'initiative d'internautes, qui ont appelé sur Facebook à manifester pour réclamer des réformes politiques et sociales, dans la foulée des soulèvements de Tunisie et d'Egypte. Hier, des milliers de personnes étaient rassemblées sur une place de Manama pour réclamer des réformes. Sur cette place, l'opposition chiite a appelé à une «véritable monarchie constitutionnelle». Et puis, il faut dire que les excuses faites à la population après la mort de deux jeunes chiites et l'annonce de l'arrestation des responsables présumés, au sein des forces de sécurité, par le ministre de l'Intérieur, n'a pas refroidi la colère des protestataires. Les manifestants scandaient «le peuple veut la chute du régime». Bon nombre d'observateurs n'excluent pas de voir ce petit Royaume du Golfe, plonger dans l'embrasement. Les Etats-Unis se sont dits «très préoccupés» après la mort des deux manifestants dans le Royaume, siège de la Ve Flotte, et ont appelé toutes les parties à la retenue. Peine perdue, car au centre de Manama, des centaines de manifestants ont passé la nuit dans des tentes sur la place de la Perle, rebaptisée par les manifestants «Place Tahrir» (Libération), à l'instar de celle du Caire, qui a été l'épicentre du soulèvement contre le président égyptien, Hosni Moubarak. Les manifestants révoltés réclamaient la libération des détenus et la démission du Premier ministre, membre de la dynastie régnante des Al Khalifa.