Photo : Sahel Par Amar Rafa Les travailleurs du Trésor public, au nombre de 600, tous corps confondus, sont entrés en grève illimitée, hier, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, en cinq points, contenues dans la plate-forme transmise à la direction générale, lundi dernier, dont la révision du statut particulier et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles.Réunis dans le hall du Trésor, une centaine d'agents ont refusé de reprendre le travail en dépit des promesses de prise en charge de leurs doléances formulées par un représentant de la direction générale, en la personne du directeur régional du Trésor. Les deux parties préfèrent s'en tenir à cette situation, campant chacune sur ses positions. Les travailleurs ont réitéré à qui veut bien l'entendre qu'ils réclament, plus que toute revendication matérielle, la «considération de l'agent du Trésor». A cela s'ajoutent, bien sûr, d'autres problèmes, à commencer par l'absence d'un règlement intérieur censé faire éviter les abus dont ils se disent victimes et pour que cesse «l'anarchie au niveau de l'occupation des postes». Pour illustrer les raisons de la grogne, un des travailleurs grévistes a indiqué que «les médecins sont classés à l'échelle 16, alors que les diplômés de l'IEDF (école des finances), avec le grade d'inspecteur central, après 7 ans de formation, sont classés à la catégorie 13». «De plus, les anciens et les nouveaux diplômés sont classés à la même échelle», a-t-il affirmé. Autre exemple : «L'inspecteur principal était classé à la catégorie 13, mais dans le nouveau statut il y a juste l'appellation qui a changé, soit inspecteur central.» Cela dit, «l'inspecteur central est resté à la 14, alors que les nouveaux inspecteurs principaux sont classés à la catégorie 12». Autre échantillon représentatif, celui des agents de sécurité. Ces derniers demandent des indemnités liées à leur poste, qu'ils disent ne pas percevoir, bien que certains cumulent jusqu'à 20 ans de service. Un agent de constatation du budget, quant à lui, dénonce «la différence de taux d'indemnité entre la même catégorie, selon qu'elle est du budget ou du Trésor». En plus de la «bonification des postes supérieurs», un vérificateur posera le problème des indemnités de vérification qu'il ne perçoit pas en compensation du risque auquel il est confronté. Intervenant lors de la discussion, un travailleur recadrera les revendications dans le statut particulier avant de porter son dévolu sur les prêts sociaux, affirmant : «14 000 prêts pour l'achat de véhicules de tourisme, d'un montant de 80 à 100 millions de centimes, ont été accordés à certaines catégories de fonctionnaires nommés par décret, dont des parlementaires et des magistrats, alors que nous n'en en avons pas droit pour souscrire au logement participatif». D'autres ont demandé à bénéficier de la prime de rendement des corps communs, des primes de transport et de panier, de l'avancement dans les grades, se plaignant aussi de la dégradation des lieux de travail et de l'absence de communication interne.