La protestation a été appuyée par une plate-forme de revendications. Les travailleurs de l'entreprise d'aviculture, SPA Carravic, dont la direction centrale se trouve dans la commune d'El Asnam, sont entrés en grève illimitée, le 20 décembre. Ce mouvement de grève a été déclenché à la suite de la dégradation de la situation de l'entreprise. L'amélioration des conditions socioprofessionnelles s'avère très urgente. Selon les témoignages et les déclarations recueillis auprès des travailleurs et membres du bureau syndical, rencontrés hier, «les conditions de travail les plus humiliantes sont le fruit de la mauvaise gestion de la direction». La protestation a été suivie d'une plate-forme de revendications, portant un nombre de points à satisfaire où les travailleurs exigent une augmentation du salaire de base d'un taux de 14%. Une revendication refusée par l'employeur lors des négociations. Pour des exigences financières, ce dernier a accepté de revaloriser le salaire de 1% seulement. En outre, la prime du mouton de l'Aïd fixée à 5000DA n'a pas été octroyée en raison des répercussions de cette dépense sur la situation financière de la société. En outre, les travailleurs exigent la régularisation des heures supplémentaires, une question restée en suspens depuis 1992, et l'annulation de toutes les sanctions disciplinaires engagées à l'encontre des travailleurs. Comme il est demandé la prime de rendement collectif, l'octroi des rappels sur salaire aux agents de sécurité, et agents de maintenance et le renforcement des effectifs de tous les centres Carravic. Face à cette situation et au mutisme des responsables de l'administration de Carravic, le bureau syndical et l'ensemble des travailleurs, qui comptent maintenir le mouvement de grève, exigent de leur partenaire social de s'impliquer davantage dans toutes les décisions les concernant. La mauvaise gestion de l'entreprise est également dénoncée par les travailleurs. «Les véhicules de service sont utilisés à des fins personnelles», dénonce un employé. Et d'ajouter: «Il y a des véhicules qui ont été mis en vente aux enchères, mais qui n'arrivent pas à trouver acquéreur.» Sur un autre plan, les travailleurs réclament la mise en oeuvre urgente d'un règlement intérieur propre à Carravic. Cette entité fonctionne sur la base d'une réglementation de la société mère, Orac, datant de 1992. Les travailleurs ont tenu à préciser que le recours à la grève n'a été décidé qu'après que l'administration ait refusé de répondre favorablement à leurs doléances. Un préavis de grève de 8 jours a été déposé auprès des instances territorialement compétentes le 12 décembre 2007. Mais face au silence de l'administration, le mouvement s'est durci et la grève déclenchée tout en assurant le service minimum suivant les modalités de la convention collective d'entreprise.