Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa Au sortir d'une réunion de travail, hier à Djenane El Mithak, avec son homologue le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Portugal, Luis Filipe Marques Amado, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'est félicité que «les deux pays et les deux peuples ont toujours eu les meilleurs rapports» et que les recommandations de la troisième réunion de haut niveau, tenue en novembre 2010 à Lisbonne, ont été prises en charge, en particulier les dispositions pour le développement de la coopération dans les secteurs nouveaux et sensibles tels que les nouvelles technologies de la communication. Dans ce cadre, une délégation portugaise se rendra prochainement en Algérie, a indiqué M. Medelci, qui a fait état, en outre, d'«approches similaires» entre les deux pays à propos de sujets d'actualité abordés à cette occasion, s'agissant notamment des développements liés à la région du Sahara occidental et de la situation dans le monde arabe, et ce, avant d'exprimer le désir de renforcer les relations bilatérales.Entre l'Algérie et le Portugal, les relations économiques sont «très importantes» et «équilibrées», et les deux pays partagent la même vision des questions géostratégiques, a affirmé également M. Medelci, en ajoutant qu'ils veulent organiser leur agenda bilatéral dans le cadre des mutations et des développements que connaît la région arabe. Une situation à propos de laquelle il dira qu'«on est face à une situation des plus sérieuses qu'ait connues la région depuis la Seconde Guerre mondiale». Aussi, de l'analyse des deux ministres, il en ressort que dans le monde arabe, «chaque situation est particulière et chaque société a ses propres spécificités qui doivent être différenciées», a fait savoir le ministre des Affaires étrangères, en expliquant que «la réponse aux problèmes de chaque pays doit êtres trouvée par les gouvernements et les sociétés», a-t-il précisé. Une approche que soutiendra d'ailleurs le ministre portugais des Affaires étrangères, qui s'est montré rassurant au sujet de l'avenir des relations entre les deux pays. Interrogé, par ailleurs, sur «les parties qui sont derrière la campagne qui accuse l'Algérie de transporter des mercenaires en Libye», M. Medelci a rappelé, lors d'une conférence conjointe avec son homologue portugais, que l'Algérie «a déjà répondu officiellement à ces allégations mensongères», ajoutant : «Nous n'avons pas d'informations précises sur qui peut être derrière ces affabulations, mais nous affirmons que ce sont des paroles vaines et sans importance pour nous.» En rappelant que plus de 2 000 Algériens ont été rapatriés de Libye par avion, M. Medelci soulignera que des centaines d'autres vont pouvoir être rapatriés à bord du navire «Tassili II» qui a quitté samedi le port d'Alger à destination de la ville libyenne de Benghazi. «Il y aurait 700 Algériens résidant à Benghazi. Peut-être qu'ils ne souhaitent pas tous rentrer, mais nous avons pris les dispositions nécessaires pour les rapatrier», a ajouté M. Medelci. A ceux-là s'ajoutent plus d'un millier d'étrangers ayant transité par le sud-est de l'Algérie par le poste frontalier de Debdeb (450 km au nord-est d'Illizi), pour regagner leur pays. M. Medelci a expliqué que l'Algérie a «pris ses dispositions pour faciliter leur passage». Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a, enchaîné pour affirmer que «l'Algérie est extrêmement préoccupée par la situation et ne se contente pas simplement de rapatrier ceux qui, parmi ses ressortissants, souhaitent rentrer dans leur pays. Elle est aussi à l'écoute de tout ce qui demain peut ramener la sécurité, l'ordre et le progrès en Libye qui est un pays important pour nous». «Nous souhaitons que ce pays puisse sortir de cette crise plus fort», a indiqué, en outre, M. Medelci, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue, le ministre des Affaires étrangères de la République du Portugal, M. Luis Filipe Marques Amado. La situation en Libye, a-t-il dit, «nous préoccupe tous, peut-être nous, pays voisins, plus que d'autres», dira-t-il, relevant que cette situation est «caractérisée par un regain de violence mais également par une disparition des institutions de ce pays de manière visible et progressive». Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Portugal, M. Luis Filipe Marques Amado, tient-on à souligner, a été reçu, hier, par le président de la république Abdelaziz Bouteflika.