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«L'Algérie a le plus fort taux de représentativité des femmes syndicalistes» Abdelmadjid Sidi Saïd à la réouverture du centre d'écoute des femmes travailleuses
Créé en décembre 2005 à l'initiative de la Commission nationale des femmes travailleuses de l'UGTA, suite à une longue campagne de sensibilisation et de proximité, le centre d'écoute et d'accueil des femmes travailleuses n'a pas été vraiment opérationnel. D'ailleurs, ses activités ont été pratiquement gelées, quelques semaines à peine après son ouverture. Ce sont donc quatre longues années pendant lesquelles les femmes travailleuses, victimes de harcèlement moral, de pression de la part de leurs employeurs ou d'un de leurs collègues hommes se sont retrouvées livrées à elles-mêmes. Souvent emmenées à se taire pour ne pas subir les foudres des responsables de l'entreprise, ou alors forcées à la démission pour éviter l'humiliation. Ce qui occasionne un coût moral et social, puisque avec la démission, c'est une partie du budget familial qui est grevé, d'où l'atteinte du moral de la victime avec tout ce que cela implique comme conséquences dans la famille. Le gel des activités du centre d'écoute est dû au manque de financement, mais pas seulement. Des luttes de leadership entre les membres de la commission nationale des femmes travailleuses ont engendré des déchirements dont les premières à en payer le prix étaient les victimes. Les problèmes apparemment aplanis, voilà que ladite commission s'est mise au travail pour réactiver le centre. Il a été rouvert officiellement hier au siège de l'UGTA en présence d'Abdelmadjid Sidi Saïd et de Salah Djenouhat. Dans une courte allocution, le secrétaire général de l'UGTA s'est dit déçu par la fermeture du centre en raison «d'incompatibilité d'humeur». Il s'est cependant réjoui de sa remise en selle et a mis en avant le combat des femmes syndicalistes en dépit des obstacles et des animosités qu'elles rencontrent. Il précisera que la représentativité féminine dans l'organisation syndicale est l'une des plus importantes au monde. «Nous sommes à l'avant-garde sur le plan régional et continental», dira-t-il encore. Et d'ajouter : «La CGT, qui a deux siècles d'existence, ne peut pas se targuer d'avoir autant de syndicalistes femmes.» La représentativité est d'autant plus importante que la Confédération syndicale internationale (CSI) «nous a demandé de réduire le quota des femmes dans la délégation algérienne, pour ne pas leur poser de problèmes avec les autres organisations syndicales», a affirmé le patron de la Centrale syndicale devant un parterre d'élues syndicales venues des wilayas du Centre, qui n'ont eu de cesse de l'ovationner, en remerciement de l'aide qu'il a apporté avec Salah Djenouhat à la Commission des femmes travailleuses, de l'aveu même de Saaâda Messaouda Rahmani (présidente de la Commission des femmes travailleuses de la wilaya d'Alger), dont les yeux brillaient de joie. Et pour cause ! Abdelmadjid Sidi Saïd venait d'annoncer l'organisation d'une conférence internationale des femmes syndicalistes au courant du mois de juin prochain. «Elles verront de leurs propres yeux le vrai combat des Algériens et des syndicalistes, l'Algérie réelle.» F. A.