Après que Renault a connu un vif succès avec sa voiture à bas coût («low cost»), la Logan, PSA Peugeot-Citroën semble, à son tour, de plus en plus tenté par le «low-cost», et de suivre l'exemple de son concurrent. PSA est «en train de regarder la question pour l'Europe», a fait savoir son directeur de marques Jean-Marc Gales, à l'occasion du salon automobile de Genève. Aucune décision n'a toutefois été prise, et le premier constructeur français se garde bien d'avancer une date pour le lancement éventuel d'une voiture à bas coût. Cependant, après avoir longtemps opposé un «non» catégorique à l'idée de fabriquer un véhicule «low-cost», le premier constructeur français a révisé, il y a quelques mois, sa position et lance, depuis, des pistes. PSA étudie actuellement la possibilité de se lancer à son tour sur ce segment par le biais d'une troisième marque qu'il créerait avec son partenaire chinois Chang'an. Jean-Marc Gales a ajouté qu'il n'était pas exclu que ce type de produit soit exporté vers l'Europe. «Ces véhicules ne seraient pas dédiés au marché chinois, ni même aux marchés asiatiques, mais pourraient faire l'objet d'une réimportation en Europe de l'ouest», a déclaré la CGT PSA dans un communiqué, publié mercredi dernier. «Une chose est sûre, cette voiture ne sera ni Peugeot, ni Citroën», a indiqué M. Gales, qui a également exclu qu'un véhicule «low-cost» soit vendu dans les réseaux traditionnels des deux marques. Ceci irait, en effet à l'encontre de la stratégie de PSA de faire monter en gamme Peugeot et Citroën.Cela fait longtemps que Renault ne se pose plus ce genre de questions. Plus de dix ans après son rachat, il a fait du roumain Dacia un des piliers de sa stratégie de développement. Son nouveau plan, présenté début février dernier, prévoit ainsi une hausse des ventes à trois millions de véhicules en 2013, contre 2,6 millions en 2010. A cette date, les voitures à bas prix représenteront entre 28 et 30% des ventes, dont la moitié pour Dacia. Le deuxième constructeur français veut aussi tester de nouveaux modes de distribution pour les produits Dacia et réfléchit à une vente via Internet. «En 2011, Dacia sera la première marque européenne à proposer des ventes ‘‘online'' de la gamme normale en véhicule neuf», selon M. Norman. «Cela ne veut pas dire qu'on ferme un autre canal» de distribution, a-t-il ajouté. Cette option est aussi envisagée par PSA. Dans le cas du lancement d'une marque à bas coût, «ce sera sûrement une forme de rupture, surtout dans la distribution», a indiqué M. Gales, laissant entendre que les voitures pourraient être vendues par exemple sur Internet. F. B.-C.