Après l'Europe, les principales compagnies du secteur s'attaquent au Maghreb. Transavia.com (filiale mi-low-cost, mi-charter d'Air France-KLM) a inauguré son premier vol vers le Maroc en juin. En novembre, ce sera au tour de Ryanair depuis Beauvais et d'easyJet pour qui ce sera la cinquième liaison vers ce pays. Par conséquent, les compagnies traditionnelles s'inquiètent d'ores et déjà. Avec cet engouement, l'aéroport de Toulouse-Blagnac proposera quatre nouvelles destinations grâce aux compagnies à bas coûts easyJet et Eastern Airways. Pour autant, Marseille et Bordeaux ont également annoncé la création d'aéroports dédiés au low-cost. Ainsi, les compagnies classiques pointent du doigt la concurrence déloyale. A l'instar de Soline De Montrémy, directrice marketing France d'Air France qui s'inquiète : "Quand un aéroport de province fait payer des coûts qui ne correspondent pas au service qui est rendu à une compagnie low-cost, la compagnie dite traditionnelle, ou major, paie plein pot" . Par ailleurs, d'autres experts ne pensent pas que le low-cost nuira aux acteurs traditionnels. Pour Emmanuel Combe, professeur d'économie à Paris 1, ce n'est un marché de niche qui n'a de la place que pour une ou deux grandes compagnies. Vu que le low-cost fonctionne beaucoup sur la taille critique : c'est-à-dire qu'il faut avoir un grand nombre d'avions, un grand nombre de destinations pour que le modèle soit. Dans ce secteur, la taille d'une compagnie est très importante. Dans cette prise de conscience, les compagnies low-cost s'enlacent sur le long-courrier. Ainsi, les acteurs traditionnels restent en position de force sur le vol long-courrier. Toutefois, certains estiment que les choses pourraient changer. A l"instar de Marc Rochet, président du directoire d'Air Caraïbes et dirigeant responsable d'OpenSkies, qui estime que le long-courrier sera bientôt partagé "dans dix ans, le low-cost représentera probablement les deux tiers du marché court et moyen-courrier et il y aura probablement une arrivée sur le long-courrier. Sans doute minoritaire à cette époque-là, dans dix ans, mais il y aura des compagnies low-cost long-courrier" rétorque-t-il. Dans ce contexte, selon Marc Rochet, de nouveaux opérateurs surgiront, vu que les modèles économiques de easyJet ou de Ryanair ne sont pas adaptés pour gérer du long-courrier. Le low cost est un modèle économique. Il a pour principe de répercuter sur le prix final au consommateur, la minoration des coûts inhérents à un produit ou service. Ainsi, une entreprise se basant sur ce concept, cherchera à proposer des prix attractifs en minimisant ses coûts fixes et ses coûts variables. Ses principales caractéristiques sont le "rejet" du superflu, la simplification maximale et des intermédiaires réduits. La démarche du low cost est, dans une certaine mesure, l'inverse de celle de la montée en gamme. Le low cost est notamment utilisé par les compagnies aériennes à bas prix dans le domaine du transport aérien. Mais le modèle économique du low cost se décline aujourd'hui dans d'autres domaines d'activité, comme dans celui de l'ameublement design, l'industrie hôtelière, l'automobile, dans la communication d'entreprise média, hors média ou interne, ou dans les services à la personne, à destination des particuliers avec des coiffeurs, de l'alimentaire mais aussi à destination des entreprises avec des prestations intellectuelles telles que des services linguistiques, communication, etc. Côté asiatique, Japan Air line étudie la création d'une filiale à bas coûts qui opérerait des liaisons internationales sous une marque différente, dans le but de ne pas laisser aux concurrents une clientèle qui se contente de services basiques en échange de petits prix.