Les aires de jeux et terrains de proximité à Alger, censés représenter un espace devant permettre aux jeunes de se «défouler», ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux attentes de cette partie de la population, contrainte, la mort dans l'âme, à l'oisiveté ou poussée aux autres vices et fléaux sociaux. Une question récurrente que les pouvoirs publics tentent de résorber à travers la mise en place d'infrastructures à même de répondre aux attentes d'une jeunesse, et ce, en dépit de la difficulté de dégager des espaces faute d'assiettes de terrain. C'est un problème qui revient avec insistance. Le premier responsable de la jeunesse et des sports dans la capitale estime que les terrains de proximité, qui existent à travers les différentes communes d'Alger, ne sont pas en mesure de satisfaire la demande. «Notre volonté est d'offrir le maximum de terrains de proximité aux jeunes des communes, mais cela est tributaire de l'acquisition de terrains pour construire ces mini-stades», a- précisé un des responsables du sport. Même si plusieurs projets ont été réalisés dans ce domaine par les pouvoirs publics, la densité de certains quartiers, à l'image de Bab El Oued, donne un aperçu du déficit à combler dans ce domaine. Le stade Ferhani, longtemps fermé à la pratique, et qui a rouvert ses portes il y a quelques mois après un joli lifting, constitue la seule infrastructure digne de ce nom qui permet aux jeunes d'extérioriser leurs sentiments de frustration en tapant dans une balle jusqu'à une heure tardive de la nuit. Vingt-deux heures passées, sous une pluie battante en ce mois de février, des jeunes du quartier se défoulaient sur un des deux terrains du stade Ferhani sous le regard amusé de leurs amis emmitouflés dans de chaudes parkas. «C'est le seul moment que l'on nous a accordé pour clore le tournoi que nous avons organisé. La journée, les deux terrains sont pleins ou étrangement vides certains jours, c'est à n'y rien comprendre», explique l'un des encadreurs. A l'instar de Bab El Oued, la commune d'Alger-Centre connaît la même situation avec une quasi-absence des terrains de proximité, comme le précise à juste titre le DJSL : «A Alger-Centre, on a relevé un manque d'infrastructures susceptibles d'absorber la forte demande des jeunes. En revanche, des communes telles que Cheraga, Dely Brahim, Baraki et Ouled Fayet sont mieux desservies avec la mise à la disposition des jeunes de plusieurs terrains.» Quant à la gestion de ces terrains de proximité, M. Kaouka indique que la DJSL a décidé de les confier à des associations. «La gestion de ces terrains a été confiée à des associations qui ont la mission de gérer ces lieux et, surtout, de veiller à ce qu'ils ne soient pas détournés de leur vocation.» M. Kaouka a dévoilé qu'un programme de 57 unités sera entamé prochainement à travers la capitale pour combler le manque enregistré dans certaines communes. «37 aires de jeux et 20 terrains de proximité seront érigés, dans le cadre d'un programme qui consiste à absorber le déficit», a indiqué M. Kaouka, qui précise que la population récemment délocalisée vers d'autres communes «sera bien prise en charge» dans ce registre. 18 communes d'Alger vont ainsi bénéficier bientôt de 37 aires de jeux. Ouled Fayet (3 aires de jeux), Dely Brahim (2), Bir Mourad Raïs (2), Bachdjarah (2), Bourouba (2), Gué de Constantine (2), Sidi Moussa (2), Eucalyptus (2), Ouled Chebel (2), Draria (2), Douera (2), Khraïssia (2), Tessala El Merdja (2), Bologhine (2), Béni Messous (2), Bouzareah (2), Aïn Taya (2) et Heuraoua (2).