Photo : S. Zoheir Par Algérie presse service Les aires de jeux et terrains de proximité à Alger, censés représenter un espace devant permettre aux jeunes de se «défouler», ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux attentes de cette frange de la population, contrainte, la mort dans l'âme, à l'oisiveté ou poussée aux autres vices et fléaux sociaux. Une question récurrente que les pouvoirs publics tentent de résorber à travers la mise en place d'infrastructures à même de répondre aux attentes d'une jeunesse, et ce, en dépit de la difficulté de dégager des espaces, faute d'assiettes de terrain. «C'est un problème qui revient avec insistance. Nous sommes en train de faire des efforts dans ce domaine, dans l'objectif de mettre le maximum de terrains à la disposition de nos jeunes», a affirmé à l'APS le directeur de la jeunesse et des loisirs de la wilaya d'Alger M. Mohamed Kaouka. Le premier responsable de la jeunesse et des sports dans la capitale estime que les terrains de proximité qui existent à travers les différentes communes d'Alger ne sont pas en mesure de satisfaire la demande. «On a recensé plus de 900 terrains et aires de jeux à travers l'Algérois, et je pense que ce nombre n'est pas assez suffisant pour permettre à cette importante catégorie de la société, centrée dans les différents quartiers, de donner à ses sports favoris», a-t-il ajouté. Evoquant la solution pour remédier à ce déficit existant, M. Kaouka indique que cette question dépasse la structure qu'il dirige, précisant que c'est à l'APC de dégager des assiettes de terrain pour en faire un cadre agréable de sport et loisirs. Une volonté affiché et des écueils «Notre volonté est d'offrir le maximum de terrains de proximité aux jeunes des communes, mais cela est tributaire de l'acquisition de terrains pour construire ces mini-stades», a-t-il précisé. Même si plusieurs projets ont été réalisés dans ce domaine par les pouvoirs publics, la densité de certains quartiers, à l'image de Bab El Oued, donne un aperçu du déficit à combler dans ce domaine. Le stade Ferhani, longtemps fermé à la pratique, et qui a rouvert ses portes il y a quelques mois après un joli «lifting», constitue la seule infrastructure digne de ce nom qui permet aux jeunes d'extérioriser leurs sentiments de frustration en tapant dans une balle jusqu'à des heures tardives de la nuit. Vingt-deux heures passées, sous une pluie battante en ce mois de février, des jeunes du quartier se défoulaient sur un des deux terrains du stade Ferhani sous l'œil amusé de leurs amis emmitouflés dans de chaudes parkas. «C'est le seul moment que l'on nous a accordé pour terminer le tournoi que nous avons organisé. La journée, les deux terrains sont pleins comme un œuf, ou étrangement vides certains jours, c'est à n'y rien comprendre», explique un des encadreurs. Des insuffisances et un programme ambitieux A l'instar de Bab El Oued, la commune d'Alger-Centre connaît la même situation avec une quasi-absence des terrains de proximité, comme le précise à juste titre le DJSL. «A Alger-Centre, on a relevé un manque d'infrastructures susceptibles d'absorber la forte demande des jeunes. En revanche, des communes telles que Cheraga, Dely Brahim, Baraki, et Ouled Fayet, sont mieux desservies avec la mise à la disposition des jeunes de plusieurs terrains.» Pour ce qui est de la gestion de ces terrains de proximité, M. Kaouka indique que la DJSL a décidé de les confier à des associations. «La gestion de ces terrains a été confiée à des associations qui ont la mission de gérer ces lieux et surtout veiller à ce qu'ils ne soient pas détournés de leur vocation.» M. Kaouka a dévoilé qu'un programme de 57 unités sera construit prochainement à travers la capitale, pour combler le manque enregistré dans certaines communes. «37 aires de jeux et 20 terrains de proximité seront érigés, dans le cadre d'un programme qui consiste à absorber le déficit», a indiqué M. Kaouka, qui précise que la population récemment délocalisée vers d'autres communes «sera bien prise en charge» dans ce registre. Dix-huit communes d'Alger vont ainsi bénéficier bientôt de 37 aires de jeux. Ouled Fayet (3 aires de jeux), Dely Brahim (2), Bir Mourad Raïs (2), Bachdjarah (2), Bourouba (2), Gué de Constantine (2), Sidi Moussa (2), Eucalyptus (2), Ouled Chebel (2), Draria (2), Douera (2), Khraissia (2), Tessala El Merdja (2), Bologhine (2), Beni Messous (2), Bouzareah (2), Aïn Taya (2) et Heuraoua (2). C'est, à l'évidence la périphérie d'Alger qui a bénéficié le plus de ce programme de réalisation d'aires de jeux, puisque les quartiers d'Alger-Centre souffrent toujours d'une insuffisance d'espaces censés abriter ce genre de projets. En somme, même s'il est indéniable qu'un déficit reste à combler en matière d'aires de jeux, il faut reconnaître que de grands efforts sont menés dans ce sens. «Il s'agit là d'un challenge important qu'il faudrait réussir, compte tenu de son caractère vital, d'autant plus que des solutions peuvent être trouvées ici et là, à travers la région d'Alger», estime M. Kaouka. La plage Sablette de la commune d'Hussein Dey, qui longe le littoral sur plusieurs kilomètres, peut constituer, à titre d'exemple, une bouée de sauvetage pour les jeunes, car elle se prête idéalement pour abriter des batteries de terrains et aires de jeux, avait préconisé, il y a plus de vingt ans, l'ex-star du football et ancien président de la FAF, M. Rachid Mekhloufi. La proposition est toujours d'actualité.