Exxon, Siemens, BP ou encore Alcatel Lucent n'y voient pas clair, quant à l'avenir des investissements en Libye, un pays en crise. Et elles ne sont pas les seules dans ce cas. De nombreuses entreprises américaines et européennes rechignent à se conformer au gel des avoirs de Kadhafi exigé par l'ONU. Fin février, l'ONU a ordonné le gel des biens «directement ou indirectement» contrôlés par la famille Kadhafi. Il a suffi de dix jours pour comprendre qu'une lecture littérale de cette résolution risquait de faire trembler toutes les grandes économies occidentales. Des Etats-Unis à l'Allemagne en passant par l'Italie, la France et la Grande-Bretagne, les fonds souverains libyens possèdent des parts dans de grands groupes qui se sont, pour la plupart, bien gardés de le faire savoir. Du moins jusqu'à hier, lorsque Tarak Ben Ammar a décidé de divulguer quelques informations. L'homme d'affaires franco-tunisien a ainsi envoyé une note à l'agence de presse italienne Adnkronos, qui venait de publier quelques heures auparavant un article sur le groupe Quinta Communications (groupe audiovisuel créé et présidé par Tarak Ben Ammar, en partenariat avec Silvio Berlusconi), rapportent des médias européens. Il est de notoriété publique que les actionnaires majoritaires de Quinta Communications S.A., dont le siège se trouve à Paris, sont, outre Ben Ammar, la société maltaise Lafi Trade à 10%, elle-même contrôlée par le fonds souverain Libyan Arab Foreign Investment Company. Dans sa note, Ben Ammar précise qu'il est en revanche le seul actionnaire de Quinta Communications Italia. Mais l'homme d'affaires a également profité de cette occasion pour montrer l'étendue des actifs libyens, expliquant que Quinta n'est qu'une des nombreuses entreprises dans lesquelles Tripoli a investi. R. E. Exxon Mobil met 37 milliards de dollars en jeu Exxon Mobil va investir entre 33 et 37 milliards de dollars par an d'ici à 2015, contre 25/30 milliards d'ici à 2014 annoncés précédemment, pour accroître ses capacités de production au Canada, sa production de gaz aux Etats-Unis et développer ses recherches de champs au Moyen-Orient. Pour 2011, le programme d'investissement de la première compagnie pétrolière américaine sera de 34 milliards. Le colosse pétrolier américain, anticipe ainsi des dépenses supérieures à 30 milliards de dollars, dont l'essentiel en exploration et production.