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Tour de vis dans le dispositif législatif des investissements étrangers en Algérie ? Les pays développés ont adopté le «protectionnisme» économique depuis longtemps
Fait encore frais dans les opérations de fusion et d'actionnariat, à l'échelle planétaire : l'historique compagnie aérienne italienne Alitalia veut s'ouvrir aux capitaux étrangers. Mais sous conditions : aucun étranger ne pourra «prendre la majorité» dans Alitalia. C'est en ces termes que les autorités italiennes ont élaboré les clauses de reprise, posé le préalable. C'est à prendre ou à laisser. A première vue, la mesure n'a rien d'atypique, les Italiens défendant un patriotisme économique classique comme le font d'autres pays. Et c'est loin d'être un précédent. Il y a deux ans, Mital Steel, un conglomérat connu dans la sidérurgie, conduit par un homme d'affaires de la haute société indienne, se proposait de racheter Arcelor, un géant européen, mais aussi une fierté de l'Europe industrielle. Il s'agissait d'une fusion comme beaucoup de sociétés en connaissent aujourd'hui. Seulement, l'offre, une OPA, que Mital Steel avait faite a provoqué une polémique dans toute l'Europe. Faisant ainsi entorse aux lois du marché, les politiques européens avaient tout fait pour que Arcelor ne bascule pas dans le giron de Mital Steel. Les Européens avaient-ils fait montre d'excès en termes de protectionnisme ? Ces nouvelles «règles» du libéralisme sont-elles transposables aux pays en transition économiques, à l'exemple de l'Algérie ? Ce n'est pas si évident. Ce qui est valable dans les pays rompus au marché ne l'est pas forcément dans les Etats en voie de développement. Le Venezuela esmême cas ou presque. Le lifting qu'elle a opéré dans la législation pétrolière voté en 2005 n'a pas plu à certaines sociétés étrangères. On s'en souvient, la taxe sur les superprofits a suscité des débats contradictoires. Au plus fort de la polémique autour de cette imposition, on a même parlé de multinationales qui s'en sont plaintes et qui voulaient tourner le dos au marché algérien. Il n'en est rien, au final. Le dernier recadrage de l'investissement étranger en Algérie, mesure encore fraîche, risquerait également de faire réagir les milieux d'affaires. Le nouveau dispositif, décidé, semble-t-il, sans arrière-plan politique, ferait en principe réjouir des partis de l'opposition qui disaient à tue-tête que les multinationales viennent piller nos richesses. Ce dont certains sont sûrs, c'est que la nouvelle taxe sur les dividendes imposés -décision prise dans la loi de finances 2009 en projet- aux entreprises étrangères opérant en Algérie sous contrat pourrait ne pas être du goût de sociétés habituées au transfert de capitaux sans s'en acquitter. Un tel recadrage signifie-t-il un durcissement des conditions d'investissement ? S'agit-il d'un tour de vis dans une législation, il faut le dire plus qu'alléchante, mais qui n'a pas rapporté grand-chose en matière d'IDE ? Des entreprises étrangères voient en l'Algérie une bonne adresse, un partenaire sûr, jouissant d'une bonne aisance financière. Le pays en a été ainsi réduit à attendre d'hypothétiques capitaux, alors que des comptoirs commerciaux peu prolifiques pour la collectivité foisonnent. Il fallait y mettre un terme.