Comme annoncé dimanche dernier lors de la conférence de presse animée par le président du parti, les élus locaux du Front national algérien (FNA) ont organisé hier matin un sit-in devant le siège l'Assemblée populaire nationale (APN) pour revendiquer le retrait du projet de loi communal, jugé non constitutionnel. Environ deux cents élus sur les 1 800 que compte le parti, appuyés par la présence des membres du groupe parlementaire et celle du président, Moussa Touati, ont répondu à l'invitation à rejoindre le mouvement de protestation. Représentant plusieurs wilayas du pays, les manifestants, munis de banderoles, ont scandé des slogans allant dans le sens de leurs attentes : «Le texte ne passera pas sur le dos de la Constitution» ; «honte au gouvernement» ; «pour le retrait du code communal» ; «la souveraineté appartient au peuple»… Dans une brève déclaration prononcée lors de la manifestation, Moussa Touati a annoncé qu'en cas de non-aboutissement de la revendication, le FNA sera contraint de retirer l'ensemble de ses élus à travers le territoire national. Après plus d'une heure de manifestation, une délégation s'est dirigée vers les deux chambres du Parlement en vue de remettre la lettre dans laquelle la formation de Moussa Touati explique les motifs de sa demande de retrait aux présidents de l'APN, Abdelkader Ziari, et du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Les deux personnalités étant les plus habilitées à saisir le Conseil constitutionnel au sujet d'un éventuel retrait. Certains élus ont exprimé leur mécontentement à l'égard du contenu du texte «non conforme à la Constitution et confisque le pouvoir du peuple tel qu'énoncé dans la Constitution». Les manifestants ont qualifié le projet de loi d'«arbitraire» car limitant considérablement les prérogatives de l'élu local, lequel est réduit au seul service de l'administration locale, à savoir la wilaya et la daïra. Moussa Touati fera part, à ce propos, de l'importance que sa formation accordait au retrait de ce texte et la mobilisation décidée pour y parvenir, tout en rappelant que les partis de l'Alliance présidentielle n'ont pas à adhérer à sa démarche et qu'ils ont, en revanche, insisté sur son maintien tout en introduisant des amendements. A rappeler, enfin, que le président du FNA avait suspendu récemment son activité parlementaire en signe de protestation contre le silence affiché face à ses revendications liées à une meilleure considération de la fonction de l'élu. M. C.