L'Algérie émet des réserves sur les statuts du Fonds monétaire africain soumis pour adoption aux ministres de l'Economie et des Finances de l'Union africaine lors de la 4ème réunion annuelle conjointe de la conférence de l'UA/CEA tenue entre le 24 et le 27 mars à Addis-Abeba. Outre l'Algérie, ces réserves émanent de la Libye, de l'Egypte, du Nigeria et de l'Afrique du Sud. Elles portent essentiellement sur les missions, les objectifs et le pouvoir de vote des pays membres. Les ministres et délégués de ces cinq pays ont rejeté ces statuts, demandant d'inclure ce refus dans la déclaration ministérielle de cette réunion. Ils ont demandé également d'installer un comité d'experts pour réexaminer les statuts de ce fonds avant 2012. A ce sujet, le secrétaire d'Etat chargé de la statistique, Ali Boukrami, a déploré la «façon dont a été présentée l'adoption des statuts» du fonds, en référence au refus des experts de prendre en compte les réserves des experts des pays concernés. «Ce genre de pratiques porte atteinte à la crédibilités des institutions monétaires africaines», a-t-il regretté, repris par l'APS. Et d'ajouter : «Nous devons prendre toutes les dispositions nécessaires qui concernent notamment la création du Fonds.» Et ce, sur des bases solides. Pour l'Algérie, dira-t-il encore, ce fonds constitue «le prolongement de l'adhésion à long terme du mécanisme d'évaluation par les pairs». Pour M. Boukrami, cet organisme «doit se distinguer par rapport aux autres conditionnalités internationales et veiller à la bonne politique économique en Afrique». Par ailleurs, sur les 20 points que propose l'Egypte à la révision, il y a la répartition des contributions et des droits de vote, «Ces statuts ne sont pas suffisants pour mettre en place une telle institution», a fait remarquer le représentant de l'Egypte. Les représentants de l'Afrique du Sud, de la Libye et du Nigeria ont rejoint l'Algérie et l'Egypte en proposant de leur côté de soumettre le dossier à un groupe d'experts de haut niveau pour examen. Une recommandation qui a été d'ailleurs entérinée par la déclaration ministérielle finale adoptée par les ministres des Finances et de l'Economie de l'UA. Selon les statuts du fonds, cette institution doit promouvoir la stabilité macroéconomique, la croissance économique durable partagée et le développement équitable du continent africain, ainsi que la promotion de la stabilité des taux de change entre les monnaies africaines et leurs convertibilités mutuelles.A titre indicatif, ce Fonds sera basé à Yaoundé (Cameroun). Il a également pour mission de promouvoir la coopération monétaire africaine pour réaliser l'intégration. Le capital autorisé du fonds est de 22,640 milliards de dollars, alors que le capital minimum exigible est moins ou égal à 50% du capital autorisé, soit 11,320 milliards. S. I.